samedi 5 janvier 2013

Rencontre avec Julien Morvan webmaster du blog "L'âge d'or du cinéma français"

ADT : Julien bonjour, avant d'évoquer ton blog sur le cinéma français, " l'âge d'or du cinéma français ", peux-tu nous parler de ta passion pour le cinéma : comment est-elle arrivée ? si c'est une chose innée chez toi ou une chose qui s'est développée avec le temps ? 

Julien : Non c'est venu extrêmement tard, à partir de la fac d'histoire où j'avais énormément de temps car il n'y avait pas beaucoup d'heures de cours. Je me suis mis à acheter énormément de dvds, de titres de films que je connaissais mais que je n'avais jamais vus.

ADT : Lesquels par exemple ?

Julien : Ça allait du cinéma hollywoodien classique comme Les canons de Navarone, Lawrence d'Arabie, ce genre de choses ou à des films plus récents avec des acteurs que j'aimais comme Michael Douglas. C'est venu comme ça, j'ai découvert toute l'histoire du cinéma à travers des films, quelques grands films : Chaplin et plus ceux que je connaissais et que je continuais à approfondir comme Louis de Funès, Fernandel, des classiques du cinéma français.

Lawrence d'Arabie
Les canons de Navarone
                     

ADT : Ce sont des films que tu as vus quand tu étais petit et que tu as voulu développer par la suite...

Julien : Oui pour les comédies françaises : Louis de Funès, Bourvil, Fernandel, Gabin même si ce n'est pas là de la comédie, ce sont des choses que je connaissais avec mes parents, tout le monde a vu Louis de Funès quand il était petit. J'ai décidé de l'approfondir avec d'autres films, j'ai cherché des films où il avait des seconds rôles...

Fernandel

ADT : Cette passion t'es vraiment venue à la fac , pourquoi pas avant ? 

Julien : Elle est venue tard car je n'ai pas eu des parents cinéphiles, ils ne m'ont pas fait découvrir plus de choses que ça, des choses assez classiques que tout le monde à découvert. C'est venu un jour comme ça, j'ai aimé le cinéma comme tout le monde et je me suis pris de passion pour le cinéma en découvrant des films tout simplement.
ADT : As-tu complété tes connaissances par des ouvrages ? 

Julien : Oui, il y a eu une révélation à la fin des années 2000 avec Bertrand Tavernier, qui est un des plus grands cinéphiles français, Patrick Brion, des gens comme ça où là on a appris énormément de choses sur le cinéma américain notamment. C'est à partir de cette période que je me suis passionné d'abord pour l'âge d'or américain des années 10, disons 1914 avec Cécil B. DeMille jusqu'aux années 70 au "Nouvel Hollywood".

Bertrand Tavernier



Patrick Brion






   




  

ADT :Quels sont tes goûts ? C'est un peu global comme question... Comment à travers tes lectures, les films que tu as vus, comment tu as développé ton propre univers cinématographique , dans lequel tu te sens à l'aise ?

John Wayne

Julien : Je suis très cinéma américain et avec Bertrand Tavernier j'ai découvert le Western qui a été une vraie révélation , j'ai vu 300 westerns en 2 ans et demi, ca fait partie intégrante de mon univers si on peut dire car c'est incontournable. Certaines stars comme John Wayne, comme Gary Cooper, comme Dick Widmark sont vraiment dans mon panthéon. J'aime aussi le polar, le polar des années 40 américain avec Jacques  Tourneur c'est très intéressant. J'adore ,toujours dans le cinéma américain, les films dits "Historiques", les péplums ou alors les films type Le cid de Anthony Mann qui est un film historique médiéval. Je suis également un fou de Cécil B. DeMille, ça fait un peu mauvais goût de dire ça aujourd'hui mais je dois l'assumer...

Affiche du Cid


ADT : Pourquoi ça ferait mauvais goût de dire ça maintenant ? 

Cecil B.DeMille







Julien : Parce que c'est un peu kitsch, démodé. On a accusé Cécil B. DeMille d'être un cinéaste biblique, d'être un fou démesuré ce qui est vrai, mais ses films gardent aujourd'hui quelque chose de très fort, de magnifique à voir, c'est vraiment pour moi LE cinéma , l'incarnation du cinéma c'est Cécil B. DeMille. C'est Les dix commandements , c'est Ben-Hur, William Wyler , c'est ça l'essence du cinéma, c'est de montrer quelque chose qu'on pourrait pas voir ailleurs. On imagine pas voir Ben-Hur, Les dix commandements, Samson et Dalila sur une télévision. On le découvre comme ça aujourd'hui car on a plus le choix, mais j'essaie de me remettre dans le contexte des années 50, découvrir cela au cinéma a du être un choc pour beaucoup de gens.

Ben-Hur

ADT : Pour une porte d'entrée dans le monde du cinéma tu as commencé par les grands classiques ou par des portes plus étroites avec des petits films parallèles ? 

Louis de Funès dans le rôle du gendarme
Julien : J'ai commencé avec des grands classiques pour nous français, c'est à dire La grande vadrouille, Le Corniaud, Fantômas qui ne sont pas honnêtement des grands classiques, ce sont des comédies qui ne marchent qu'avec Louis De Funès. On imagine pas regarder le gendarme sans Louis De Funès ou Michel Galabru. Il faut aussi rendre hommage aux seconds rôles. Ce sont des films comme ça qui m'ont fait découvrir le cinéma, après je suis passé uniquement par des classiques, car ce sont ceux qu'on trouve les plus facilement en dvd, ceux qu'on a envie de voir tout de suite. Ce sont des Hitchcock, c'est Psychose, ce sont d'autres films comme , étant donné que j'ai parlé de Lawrence d'Arabie, tous les David Lean, Docteur Jivago , Le pont de la rivière Kwai, des films qu'on a envie de voir tout de suite. J'ai parlé des canons de Navaronne donc ça fait tous les films de Gregory Peck. On a envie de voir tous les films de John Wayne, La prisonnière du désert, c'est Rio Grande.

David Lean


ADT : C'est un enchainement ...

Julien : Oui, puis on découvre un acteur qui nous plait. J'ai acheté Le train sifflera trois fois parce que c'était un western, parce qu'il était pas cher, on le trouve partout et car tout le monde connait le titre sans même avoir vu spécialement le film et tout à coup je découvre Gary Cooper et là j'ai une vraie révélation...

ADT : Une révélation ... comment peux tu définir une révélation, vu que tu utilises beaucoup ce mot là depuis le début, quel effet ca te procure, qu'est ce que tu penses ?

Gary Cooper dans Le train sifflera trois fois



Julien : C'est tout à coup s'identifier au personnage au point de se dire " Mince c'est lui que j'aurais voulu être '' , c'est lui que j'aime, on est hypnotisé par ce personnage. On en vient à se dire " Je veux voir ce film '' alors qu'on sait que c'est un nanard, parce qu’il y a Gary Cooper.  Je me suis vu acheter Le grand Bill en dvd qui n'est honnêtement pas un bon western, uniquement pour Gary Cooper, je peux prendre du plaisir à le voir uniquement car il est dedans. Ça marche pareil pour le cinéma français, je peux acheter des films uniquement pour Noël Roquevert. A pieds, à cheval et en spoutnik de Jean Dréville qui est un nanard du cinéma français, je l’achète uniquement parce qu’il y a Darry Cowl, Noël-Noel et Noël Roquevert. C'est pour les acteurs, j'ai une passion pour les acteurs et une passion pour les metteurs en scène qui s'est développée et qui continue à se développer car elle ne coule pas de source. Il est rare de se dire '' J'adore ce metteur en scène ''. D'autant que beaucoup de metteurs en scène étaient des metteurs en scène de commande. C'étaient des gens qui faisaient des films car ils étaient sous contrat. Là il faut distinguer les gens qui faisaient ça à la chaine et ceux qui essayaient d'apporter leur univers personnels, des gens comme John Ford ou Howard Hawks et à distinguer la troisième catégorie qui concernait des metteurs en scène de commande qui amenaient leur univers personnels : c'était Henry Hathaway qui avait la réputation d'accepter tous les films demandés, mais quand on les regardent aujourd'hui, Les trois lanciers du Bengale, il y a un savoir faire, il y a une maîtrise, ce sont des films d'Henry Hathaway. C'est très intéressant d'étudier les metteurs en scène, c'est pas évident car il y a beaucoup moins de livres sur les metteurs en scène quoi que ça commence à évoluer un peu. On trouve de plus en plus d'ouvrages d'analyse sur des metteurs en scène. Il y a une biographie de Renoir par Pascal Mérigeau qui est vraiment une somme, un sommet dans l'écriture critique, cinéphile, ça commence à arriver. 

Noël Roquevert

Henry Hathaway








ADT : Étant donné qu'on parle de cinéma français, tu fais la transition tout seul je t'en remercie... Avec ton blog, tu parlais que tu pouvais voir des films avec Noël Roquevert, Noël-Noel, etc. Justement, est-ce-que parallèlement à cet amour du cinéma américain, s'est développé plus fortement , on va dire un peu en décalage l'amour du cinéma français, celui que tu défends maintenant à travers ton blog ?



Julien : L'amour du cinéma français je l'ai toujours eu vu que je suis français et que j'ai commencé à voir des films français. Des comédies de De Funès , de Bourvil, ou alors des Jean Marais. J'ai oublié de le citer alors qu'il a un rôle très important dans mon enfance : Le bossu, le capitan , tous ces films de cape et d'épée connus de tous.

Jean Marais dans Le Capitan


Kirk Douglas dans 20000 lieues sous les mers

Le cinéma français a toujours été là. C'est juste que j'ai pas tout de suite saisi à quel point il était riche. Il y a beaucoup de films qui repassent régulièrement, les comédies ou alors des drames avec des grands acteurs comme Gabin, le reste a un petit peu disparu alors que ce sont des films qu'on a, qui sont très bons, mais qu'on ne voit plus à la télé car il y a beaucoup de problématiques économiques , des chaines qui ne passent plus de vieux films. Ce qu'on appelle des vieux films alors que c'est idiot d'utiliser ce terme, il n'y a pas de vieux films. Dit-on de Victor Hugo que c'est un vieil écrivain ? On continue à lire les Misérables on continue à lire Zola sans dire que ce sont des vieux auteurs. Claude Autant-Lara est-il un vieux cinéaste ? Non, j'ai pas envie de dire ça, est-ce-que Dréville est un vieux cinéaste ? Non plus. Est-ce-que Renoir est un vieux cinéaste ? On aurait du mal à dire ça car ses films restent forts et actuels, il n'y a qu'à voir la grande illusion ou la règle du jeu. Le cinéma francais a toujours été là, c'est juste qu'à un moment donné j'ai découvert le cinéma américain uniquement à travers des comédies qui ne sont pas très bonnes : Maman j'ai raté l'avion, Beethoven, des choses visionnées quand on est jeunes sans vraiment avoir le choix. Il n'y a que ca qui passe hélas. Et j'ai découvert un cinéma américain très riche, très profond, très fort, avec un nombre de stars ... J'ai cité Gary Cooper on pourrait dire John Wayne, Gregory Peck, Richard Widmark, Kirk Douglas. J'ai une passion pour Kirk Douglas depuis 20 000 lieues sous les mers. Je suis resté dans ce cinéma car un acteur me faisait découvrir un film, un film un réalisateur, un réalisateur une époque. Je suis revenu au cinéma français un peu par hasard en découvrant un film qui s'appelle La main du diable, avec Pierre Fresnay qui est ressorti en Blu-ray chez Gaumont, c'était une occasion de découvrir ce film.  Et puis il y a eu La poison de Sacha Guitry, un film de 1954. Ces deux films je les aient eu à Noël en Blu-ray, j'ai redécouvert tout à coup le cinéma français, je me suis dit "C'est pas possible de passer à côté de tels films, de tels sommets d'écriture, de mise en scène ''. C'est Maurice Tourneur pour La main du Diable, c'est un très grand metteur en scène.

 
C'est Pierre Fresnay que je ne connaissais pas du tout, une très grande star du cinéma français, complètement oubliée. Avec  La poison c'était Michel Simon, là on connait un peu la personnalité et je me suis remis comme pour le cinéma américain à redécouvrir des films français avec ce biais là. Un jour j'ai entendu Bertrand Tavernier qui n'est pas cinéphile que pour le cinéma américain dire qu'il avait un projet un peu fou qui était de faire un documentaire , une sorte de voyage à travers l'histoire du cinéma français, un peu à la manière de Scorsese avec le cinéma américain. Je me suis dit '' ouais... pourquoi pas faire ça en blog ". Alors je vais le faire à ma manière, avec ce que je connais déja, j"avais quand même quelques bases en cinéma français, de lectures, de films vus, des acteurs que je connais et avec des découvertes que je vais pouvoir faire, de films qui ressortent ou de films que je découvre. J'adore faire des blogs, j'en ai eu un sur Kirk Douglas, un autre sur Gary Cooper. Je me suis dit, je suis sur qu'il y a un public, énormément de gens qui adorent le cinéma francais, qui ont envie de le découvrir car c'est un cinéma qui leur est peu familier. Pourquoi pas faire un blog ? 

ADT : Cette richesse, tu parlais de cette richesse du cinéma français, l'as-tu découverte aussi grâce, justement, à ton blog que tu as mis en place, t'es-tu ''forcé'' pour regarder d'autres films français à travers ce blog là ?

Jean Gabin
 Julien : Oui bien sûr. Il y a des acteurs que j'adore, j'ai cité Pierre Fresnay, on pourrait citer Jean Gabin , il y en a des tas d'autres, des seconds rôles, où là effectivement je peux aller voir des films uniquement pour eux. Je peux également découvrir un film car le thème m'intéresse. C'est le cas de la Symphonie fantastique, j'adore Berlioz, j'aime beaucoup Bernard Blier, j'aime beaucoup Renée St Cyr, quand je vois qu'il y a  un film qui parle de tout ça , de 1942 de Christian-Jacque, j'ai envie de le voir. Bon après je suis un peu déçu, j'étais peut être un peu trop exigeant sur Hector Berlioz. Après je ne me force jamais à voir un film. Il y a toujours quelque chose qui m'attire dans un film. Ça peut être un acteur, ça peut être un metteur en scène, ça peut être une idée historique. Par exemple j'ai très envie de voir Les chouans de Henri Calef, car j'aime beaucoup cette période et parce qu'il y a Jean Marais, je ne me force pas, jamais.



Renée St Cyr
Pour voir le blog cliquez ici

ADT : Tu es vraiment guidé par le plaisir en tout cas...

Julien : Toujours, si on commence à se forcer c'est fini, on prend plus aucun plaisir.

ADT : Maintenant qu'on en arrive réellement à ton blog, décris le nous : comment il se présente ? Comment tu l'entretiens ? 

Julien : Il est très simple, j'ai voulu faire ca de manière très simple.

ADT : Pour toucher plus de monde ou car c'est tout simplement ton style d'avoir un discours simple ? 

Julien: Oui, je pense que pas que je sois quelqu'un de très simple, il ne me ressemble pas spécialement. J'ai voulu faire simple car je veux qu'il soit accessible, je veux qu'il soit en même temps assez beau, assez joli, il y a beaucoup d'images. Il se présente sous la forme la plus classique d'un blog, avec des articles journaliers généralement. Avec un menu par lequel on peut accéder à tous les articles qui concernent un acteur, un réalisateur, un thème ou une décennie.  Il y a des affiches, en général un film c'est une critique, il y a un petit résumé, il y a une critique personnelle, subjective et parfois quelques informations un peu complémentaires si c'est utile. Pour un film comme La grande illusion c'est toujours utile de le replacer dans son contexte.




ADT : Ton blog a t-il trouvé rapidement son public ? Ça a été lent à se mettre en place ? 

Micheline Francey
Julien : Ça a été très rapide, je n'ai rien fait pour qu'il soit découvert. Autant d'habitude j'ai toujours essayé de faire des échanges de lien, de faire de la publicité. Là je n'ai rien fait, vraiment rien du tout, les gens sont arrivés dessus avec les mots clés, les noms des acteurs et des metteurs en scène ou avec les photos. On cherche très souvent des photos sur google et on arrive souvent sur mon blog sur certains acteurs ou sur certains films. Comme Micheline Francey, une artiste que j'adore, je suis obligé de la citer. Si on tape son nom sur google on arrive forcément sur mon blog car elle n'est pas forcément très représentée sur Internet. C'est venu tout seul et j'ai eu un succès assez inespéré, je dois bien l'avouer, rapidement, avec des gens qui m'ont contacté pour me dire qu'ils étaient très content de découvrir un blog comme ça, avec des gens qui avaient également d'autres sites Internet. Je pense au web master du site "Marcel-Carné.com", qui m'a gentiment laissé un mot en me disant qu'il aimait bien mon blog, on est toujours un peu en contact aujourd'hui. Et puis les visites se sont enchainées et très rapidement je suis passé d'une dizaine de visites quotidiennes à 150-200 aujourd'hui. En quelques mois étant donné que j'ai commencé en juillet 2011, on est le 2 janvier 2013 et je suis à une moyenne de 150 visites par jour environ. Ce qui est beaucoup et ce qui est très bien. Les visiteurs sont assez fidèles et j'en suis très content.

ADT : Il y a des messages de personnes qui apprécient ton blog. Est-ce qu'il y a des gens qui ne connaissaient pas cette richesse du cinéma français et qui te remercient parce que ton blog leur a apporté quelque chose ?

Affiche La dame d'honze heures
Julien : Pour être très honnête ce sont quand même des gens qui ont quelques connaissances, qui arrivent et qui se font plaisir en redécouvrant des films dont ils n'avaient pas entendu parler depuis longtemps ou alors en revoyant des photos, ou alors en redécouvrant des images ou des extraits vidéos qui n'existent pas en DVD. C'est le cas d'un film de Jean Devaivre et qui s'appelle La dame d'honze heures avec Micheline Francey et Paul Meurisse qui n'existe pas en DVD pour des questions de droit et on peut découvrir quelques informations sur mon blog. Mais il y a quelques personnes qui découvrent le cinéma francais notamment dans mes contacts. J'ai montré le blog à des amis qui sont pas spécialement cinéphiles et qui là découvrent des choses. Pour l'instant ça reste une majorité de gens cinéphiles mais ça s'élargit de plus en plus.

ADT : Par rapport à ce blog,  comptes-tu le développer tout en gardant une certaine ligne rédactionnelle ou alors le développer en apportant des idées nouvelles ? 


Affiche Monsieur Vincent
Julien: J'essaie toujours de trouver des idées nouvelles. J'essaie de faire des articles qui sortent un peu de l'ordinaire qui peuvent faire sourire. Parfois c'est juste pour le plaisir de mettre une photo ou une vidéo. Pour le réveillon j'ai fait un article où je m'imaginais manger à côté de Louis de Funès et Maurice Risch une cuisine anglaise, j'ai fait une référence aux grandes vacances juste pour le plaisir de remettre cet extrait assez amusant, j'aime bien avoir des idées comme ça, j'essaie de faire des articles sur les premières fois et les dernières fois à l'écran. C'est toujours intéressant de montrer comment un acteur a débuté, je pourrais parler de Michel Bouquet dans Monsieur Vincent, j'ai un article qui va venir la-dessus,  cet immense comédien qu'on connait tous. Ou bien le dernier rôle à l'écran, c'est toujours aussi intéressant de voir le dernier rôle à l'écran d'un acteur, j'en ai fait plusieurs comme Fernandel par exemple dans Heureux qui comme Ulysse, qui a des dernières secondes à l'écran qui sont formidables et émouvantes vu qu'on sait que c'est son dernier film. Toujours dans les projets j'aimerais beaucoup dialoguer avec des acteurs qui ont connu le cinéma dont je parle. Je suis en contact avec Dominique Wilms, actrice un peu oubliée aujourd'hui qui a eu un certain succès dans la catégorie " femme fatale '' du cinéma français ce qui était assez rare et j'aimerais beaucoup essayer de l’interroger comme d'autres qui sont encore en vie, ca pourrait être intéressant.

Maurice Risch,Louis de Funès et un repas fameux


ADT: En parlant de stars de ces années là, j'ai vu que tu avais choisi comme parrain Patrick Préjean. Pourquoi avoir fait cette démarche là ? Juste pour faire un petit coup de pub ou c'est vraiment parce que ça correspondait à la '' philosophie '' de ton blog ?

Patrick Préjean parrain du blog de l'âge d'or du cinéma francais
Julien : J'ai jamais pensé avoir un parrain pour mon blog. C'est venu en voyant un autre site sur Internet qui s'appelle autourdelouisdefunès que j'invite à aller visiter car il est vraiment très très bien. Ce sont des interviews d'acteurs et de techniciens qui ont travaillé avec Louis de Funès, un site original et qui avait comme parrain Christian Marin, l'acteur des gendarmes qui est mort il y a pas très longtemps. Je me suis dit '' c'est pas idiot pourquoi pas parrainer mon blog ? '', je me suis interrogé et Patrick Préjean est arrivé tout de suite, comme une évidence car on connait tous sa personnalité chaleureuse, sa bonne humeur. On a tous vu une interview de Patrick Préjean, c'est quelqu'un de très drôle et de très sympathique. Il avait comme père Albert Préjean qui était une immense star dans les années 30 et 40. Il y avait une sorte de continuité et ca représentait tout ce que j'avais envie de représenter sur mon blog : c'est à dire les stars avec Albert Préjean qui était une très grande star dont on ne parle plus assez aujourd'hui hélas alors qu'il a participé à des grands films. Donc une vedette et un second rôle car Patrick Préjean a plus eu une carrière de second rôle et de mêler tout ça et là ce qui était intéressant c'est que c'était une famille. Il y avait une continuité, une transmission ce qui est un peu l'objectif de mon blog, transmettre cette passion du cinéma francais. Je l'ai contacté, il a répondu très rapidement et très gentiment qu'il était touché et qu'il acceptait de devenir le parrain de l'âge d'or du cinéma français. C'est pas un coup de pub, honnêtement c'est le plaisir, d'ailleurs ca n'a pas apporté plus de visiteurs.

ADT : Pour conclure, il y a deux jours on s'est tous souhaité la bonne année, justement que peut-on souhaiter à ton bloghttp://lagedorducinemafrancais.blogspot.fr/ ?

Julien : Mon blog on peut lui souhaiter de continuer déja, il faut une certaine motivation pour faire un blog, ce qui est pas toujours évident, on a pas toujours envie d'écrire. Il faut continuer en se faisant plaisir. Je lui souhaite plus de visiteurs évidemment, comme tout le monde et comme toujours. Je souhaite également pour le cinéma francais d'avoir de nouvelles sorties DVD. On a Gaumont qui a une collection à la demande, qui est très très bien, qui sort des nouveaux films souvent inédits par mois, c'est vraiment bien pour le cinéma francais. On peut également souhaiter plus de sorties en Blu-ray, car c'est devenu incontournable, Gaumont et Studio Canal en font. Je n'ai pas d'autres projets que celui-là, que de continuer à essayer de faire plaisir aux internautes, en leur parlant d'un cinéma francais dont on ne parle plus forcément beaucoup.



Propos recueillis à Rennes, le 2 janvier 2013, merci encore à Julien Morvan pour sa disponibilité et sa passion du cinéma qu'il arrive à retransmettre à chaque instant. 

Julien Morvan en compagnie de Bertrand Tavernier







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire