lundi 20 avril 2020

Nicky Larson et le parfum de Cupidon ( 2019 )




Comme vous l'avez compris, la vague nostalgique m'a envahie de toutes parts. C'est la raison principale pour laquelle j'ai repris en mains ce blog. Et profitant de ce mouvement d'humeur , je me suis replongé avec grand bonheur dans ce qui faisait le sel de mon enfance et des années 90 : le club Dorothée. Alors disons le tout de suite, j'étais pas un gros suiveur de l'émission, préférant les minikeums, plus intelligent, mieux écrit et moins tarte à la crème que la bande de TF1. Mais même si je n'étais pas très assidu, il y a bien un manga qui m'est resté en tête, c'est Nicky Larson (hasard ?).

Voilà donc une transition toute fraîche pour me mettre à parler du film de Philippe Lacheau sorti en 2019 et adapté du manga culte de Tsukasa Hojo. De Lacheau je ne connaissais pas grand chose, à part son film baby-sitter vu au cinéma et que j'avais vraiment bien apprécié. Le reste est pour moi demeuré confidentiel et s'en est limité aux critiques externes, qui étaient plus que partagées ... Ce que par contre, j'ai moins compris, c'est comment un type faisant des films potaches, mais bien inoffensifs ( excepté le film '' Epouse moi mon pote '' qui a soulevé des débats sur l'homosexualité , qui lui n'est pas réalisé par Lacheau ) a pu autant se faire défoncer des le premier teaser sorti. J'avais jamais vu un tel déversement de haine de  fans, s'appropriant une oeuvre et hurlant au viol de leur manga culte. Bien que le deuxième trailer a calmé quelques fans moins hargneux, le reste de la meute attendait patiemment dans l'ombre pour se décharger de la bave qui leur restait aux lèvres.

Et puis... les premiers avis sont tombés. Et si le film n'était au final pas si atroce qu'annoncé par les fans ? Captain Popcorn, Jdg, le chef otaku et autres ... Tous saluant le travail de la bande à fifi et ayant apprécié le film, certes à des degrés différents , mais tout de même... Les retours du public s'avérant, dans la très grande majorité, très positifs ... Et si on avait pas jugé un peu vite ? Dans ce sens, Philippe Lacheau a eu le mérite de ne pas céder aux critiques les plus hargneuses et a tenu bon en soutenant que la meilleure réponse à apporter à la grogne était le film en lui même.

Justement que dire du film ? Tout d'abord, n'ayant pas lu le manga , je ne me lancerais pas dans des comparaisons boiteuses entre l'oeuvre originelle et le travail de Lacheau. Je m'attarderais vraiment à une critique purement liée à ce que j'ai vu, et franchement, bah c'était un très bon moment... Il n'y avait effectivement pas péril en la demeure et le résultat final est plus qu'appréciable.

On a droit à un film d'un mec qui sait de quoi il parle et qui ne se lance pas dans une adaptation lambda. On sent l'amour de Lacheau pour l'oeuvre d'Hojo et le film transpire d'une bienveillance dans le traitement du personnage. C'est d'ailleurs, à mes yeux , la plus grande réussite du film, le traitement de Nicky Larson et sa relation avec Laura, jouée par Elodie Fontan que je ne connaissais absolument pas et qui a parfaitement réussi à adopter un personnage bien plus complexe qu'il n'y parait, entre crises de nerfs et corde sensible.

Une corde sensible qui lie les deux personnages principaux et dont Lacheau n'abuse pas, il y a vraiment une complicité sincère entre les deux acteurs ( qui sont en couple dans la vraie vie, ce qui aide un minimum ) et cela contrebalance très nettement avec les gags, souvent très potaches du film. Et puis, mince, Lacheau incarne vraiment très bien le personnage, il dégage même à certains moments, un petit côté badass non négligeable. L'acteur a notamment avoué avoir pris 8 kgs de muscle pour le rôle, ce qui se ressent de façon assez nette.

On pourrait dire qu'il abuse quelque peu des blagues sexistes et que le côté obsédé sexuel refait surface toutes les cinq minutes, mais de mon souvenir, le manga de base était basé sur un mec qui avait l'esprit très mal tourné. En ce sens, il n'y a pas de reproches à faire et Lacheau esssaie de coller au plus près au personnage de l'oeuvre.

Cependant, l'un des points faibles du film est également lié à cette réussite. Vu que Nicky et Laura truste le casting, le reste des acteurs apparaît comme un peu plus fade entre apparitions ratées ( Pamela Anderson qui apparemment a du mal à se remettre de sa rupture avec Rami ) et seconds rôles oubliables. On peut notamment évoquer le rôle joué par un Didier Bourdon pas très convaincant, ce qui me fait mal au coeur étant donné l'amour inconditionnel que je porte aux inconnus. Le méchant du film est, pour le coup, absolument raté et ne dégage pas une once d'antipathie étant donné que son personnage est survolé. Tarek Boudali et Julien Arruti '' font le taff '' malgré le fait que les intrigues secondaires du film ne servent pas à grand chose, à part rajouter du potache où il y en a déjà pas mal.

Bien qu'assez faciles et souvent placés en dessous de la ceinture, les gags font majoritairement mouche. Je me suis pris à rire de bon coeur à plusieurs moments. Evidemment, tout est question de sensibilité, mais il y avait un côté assez absurde et potache que j'ai vraiment trouvé maîtrisé, malgré quelques vannes assez plates, notamment celles échangées entre Bourdon et Lacheau (mon coeur saigne). Il y a également quelques idées de mise en scène assez délectables et pour le coup surprenantes qui rajoutent un petit grain de sel de bon aloi.

Autre point positif, les chorégraphies. Si j'ai avoué avoir trouvé Philippe Lacheau badass, c'est pas pour rien. L'acteur a travaillé assez assidument les chorégraphies des combats du film qui sont, vraiment réussies et assez lisibles, ce qui est assez rare dans une époque où de nombreuses scènes d'action sont coupées dans tous les sens.

Scènes d'actions lisibles et bien foutues, gags qui font rire, personnages principaux attachants ... Il y a t'il quelque chose d'autre à rajouter ? Oh que oui... Et pour le coup c'est mon petit coeur de trentenaire qui parle ... Le film a été fait par un amoureux de cette époque, un type qui approche de la quarantaine et qui a été allaité au même sein que cette génération. Le film est un vrai nid à easter eggs et toutes les références ( plus ou moins forcées ) jouent sur notre corde sensible. On ne peut pas , ne pas esquisser un sourire devant tous les clins d'oeil distillés tout au long du film. Et quand le tableau de fin se déroule, on chante, un petit pincement au coeur , le générique français de la série avec un entrain des plus insoupçonnés.

Alors oui, peut être... Peut être que le film a joué sur notre corde sensible pour nous amadouer... Peut être que Lacheau en a surjoué pour mieux nous attendrir... Mais malgré tous ses défauts, j'arrive pas à lui en vouloir. Le film n'a pas d'autres prétentions que de faire rire et rendre hommage à l'oeuvre originelle. Oui, le scénario est cousu de fil blanc et comporte quelques scènes incohérentes ( surtout la fin ). Oui quelques gags sont lourds. Oui quelques personnages sont très oubliables. Mais oui, j'ai pris un vrai plaisir à regarder Nicky Larson et le parfum de Cupidon.

J'ai ri, j'ai chanté, je me suis souvenu des beaux moments de l'enfance et de son innocence. C'est peut être ça, les bons côtés de la nostalgie ?


C'est pour qui ? 

Pour les fans de Nicky Larson 
Pour les nostalgiques du Club Dorothée
Pour ceux qui aiment bien l'humour potache de la bande à '' Fifi ''
Pour ceux qui veulent voir un film français qui ose un peu plus





Galerie Photos : 







Extraits du film : 








samedi 22 février 2020

Jonah Hex ( 2010 )



En pleine guerre de Sécession , un officier sudiste, Jonah Hex, refuse de brûler un hôpital et tue son supérieur, Jeb Turnbull. Quentin, père de ce dernier crie vengeance et massacre la famille de Hex sous ses yeux et le laisse à la merci des rapaces. Recueilli par des indiens, il revient d'entre les morts accompagné de pouvoir surnaturels et d'une soif de vengeance insatiable. Alors qu'il parcourt les contrats de chasseurs de primes, voilà que le nom de Quentin Turnbull refait surface... 



Voilà maintenant 5 ans que je n'avais pas remis les pieds ici. Au détour d'un moment nostalgique, me voilà, tel un Indiana Jones en manque d'aventures, reparti pour votre plus grand (dé)plaisir, à la reconquête de ce blog cinéma que j'avais honteusement délaissé. Des bons films ? J'en ai vu, j'en ai plein la musette... Mais quoi de mieux que de commenter un bon gros truc bien lourd et indigeste , un winner de razzie awards comme on en fait plus ? Peut-être parce que les apparences sont parfois trompeuses et que, tels Patrick Balkany et Benjamin Griveaux, on a envie de se dire qu'on fait peut être face à un petit être innocent sur lequel le monde s'acharne... ( non je déconne, ce sont deux belles ordures... )

Alors, autant être franc d'emblée, je n'ai pas passé un mauvais moment devant Jonah Hex. Je n'en attendais absolument rien et je suis assez hermétique aux critiques, partant du postulat que tout avis est subjectif. Cela voudrait dire que j'ai des goûts douteux ? Bref, passons... Au delà de l'immondice qu'on m'avait promis, je ne me suis pas ennuyé une seconde et je lui ai même trouvé un côté plutôt sympathique et divertissant. La prestation de Josh Brolin n'est pas atroce en héros désabusé et j'ai trouvé quelques effets spéciaux plutôt réussis. Le postulat de départ, avec Neveldine et Taylor ( on en reparlera bien assez tôt ) au scénario, me faisait même un petit effet... J'en venais même à classer le film dans ma petite case mentale des '' honnêtes films de divertissement ''... Cependant, la bienveillance a tout de même deux trois limites...

Autant Josh Brolin, fait honnêtement son travail... Autant le reste du casting n'arrive pas à tenir la route, et pourtant il y a du beau monde. Megan Fox ne sait apparemment rien faire d'autre que d'être un pot de fleurs joliment décoré pour la fête du muguet. Malgré son passé de méchant cinématographique ( notamment Pascal Sauvage dans Johnny English qui est vraiment comique ), John Malkovitch a tellement l'air d'en avoir rien à foutre que ça lui retire toute antipathie tellement il n'a pas l'air d'être '' là ''. Il n'y a bien que Michael Fassbender dans un de ses premiers rôles, cabotinant comme jamais, qui apporte un petit côté amusant et original...

Au delà d'un casting en pente douce, il faut également parler du scénario. Quand on voit le traitement apporté aux principaux héros de DC comics , on est assez triste de voir le sort réservé à notre cowboy plus mort que vivant. On ne peut pas faire la genèse d'un héros sur un film d'1h25... C'est strictement impossible, à moins d'être un fantastique magicien qui vous ferais avaler des vessies pour des lanternes aussi facilement que François Fillon défend son honnêteté.

Le film est rushé, mais rushé comme pas permis. On a clairement pas le temps d'exploiter quoi que ce soit, il faut faire rentrer tout ça dans un film cutté comme jamais... Pour exemple, les pouvoirs surnaturels de Jonah ne sont jamais exploités, à part dans deux scènes aussi vite expédiées qu'un colis UPS. En résumé, si le héros a des pouvoirs, c'est à cause des indiens ... Voilà... C'est tout, rien de plus. Et c'est bien dommage, car le film aurait très bien pu devenir une bonne petite histoire d'anti-héros , un peu dark et ayant une ambiance bien à elle, le personnage offrant des possibilités qui ne sont pas du tout exploitées. En prime, l'histoire du méchant qui veut détruire le monde au travers de simili dragon balls se trouvant dans le coffre fort d'une banque est assez pathétique de poncifs naïfs...  En cadeau de compensation, on a une fin rushée en 3 minutes, une punchline moisie, un bouillon de vermicelles et au lit !

Le flop du film a été assez monumental et lui a même valu deux nominations aux razzie awards ( plus mauvaise actrice et plus mauvais duo de cinéma ). Quand à Jimmy Hayward, le réalisateur du film, il a tout simplement disparu de la circulation après une dernière tentative désespérée à travers le film d'animation '' Drôles de dindes ''...

Je suis ressorti de ce film assez perplexe devant toutes les possibilités offertes et non exploitées par l'univers de Jonah Hex. Étant d'un naturel gentil, je me suis dis que le film aurait pu être tellement plus qu'une production bouillie... Une bonne demi heure de plus, un casting plus investi et un univers mieux introduit et plus fouillé auraient permis à Jonah Hex de revenir d'entre les morts avec une meilleure gueule...


C'est pour qui ?

Pour tous les fans de Thanos
Pour un public pas très regardant sur le scénario
Pour ceux qui savent réveiller les morts
Pour ceux qui persistent à considérer Megan Fox comme une actrice
et c'est certainement pas pour les amateurs de Western...


Galerie photos : 







Extraits du film : 




samedi 15 août 2015

Les aventures de Philibert, capitaine puceau ( 2011 )




A la mort de son père, producteur d’artichaut breton, le jeune et vaillant Philibert apprend sa réelle identité. Il n'est autre que le fils du comte Fulgence Bérendourt de Saint-Avoise, lâchement assassiné par le bourguignon Clotindre, Comte d'Artois. Décidé à se venger, le jeune Philibert prend la route où l'amitié, la vengeance, l'amour, le rire et les collants très moulants, seront au rendez-vous.

Connaissez vous ce rire gêné ? Si ... Ce rire que l'on produit devant un film involontairement drôle ! Le rire que l'on sort sans plaisir, mais par pitié. Après avoir visionné Philibert Capitaine Puceau, je prône  un autre type de gloussement. Celui que l'on produit devant un film volontairement débile. Car depuis un long moment, je n'avais jamais autant rit de bon cœur devant une objet cinématographique comme celui que j'ai visionné !

Entre pastiche et parodie, le film se veut avant tout un hommage décomplexé ( et réussi ) aux films de cape et d'épée, ceux qui fleuraient bon les rires forcés, les dialogues suaves et les collants serrés. Ceux qui représentaient une certaine époque de gloire du cinéma français, dont les Jean Marais et consort étaient les fidèles représentants.

C'est ici Jérémie '' Cloclo " Rénier, qui se met au diapason d'un casting comique de premier choix qui s'en donne à cœur joie. Initialement réservé au regretté Jocelyn Quivrin, le rôle sied comme un gant à l'acteur  belge. Certes, le jeu est volontairement grossier et caricatural, mais il n'est là que pour servir à merveille le ton volontairement décalé du film.
Alexandre Astier est impeccable en méchant maniaque, tandis qu'Elodie Navarre est parfaite en femme éperdument amoureuse de son Philibert... Les quelques caméos, comme celui de Gaspard Proust en troubadour, sont assez savoureux.

 Il n'est d'ailleurs pas étonnant de voir Sylvain Fusée, membre de l'équipe de Groland, aux manettes d'un projet  comme Philibert. Une production qui n'est qu'un reflet brillant de la célèbre production grasse et irrésistible de Canal.

Bien que le film n'aurait pût être qu'une production à la va-vite, il n'en est rien ici. Les aventures de Philibert nous propose une mise en scène, certes un peu pauvre ( ouh les belles maquettes ! ), mais  soignée et saupoudrée de scènes et dialogues absurdes et assez tordants.  Il est également important de noter le gros travail fait sur une BO qui donne au film tout son côté aventureux.

 Les cascades ne sont pas en reste et il parait assez honorable de souligner  le travail de Jérémie Rénier fait sur le film. Ce dernier s'est entraîné pendant 2 mois à l'escrime et à la voltige, afin de réaliser lui même toutes ses cascades.

Bien que toute cette description soit flatteuse, le seul long métrage de Sylvain Fusée n'est pas moins exempts de défauts. Problèmes de rythme , rôles secondaires assez inutiles sont, néanmoins, vite oubliés après le visionnage d'une production française, mine de rien, assez ambitieuse !

Malheureusement, comme beaucoup de films de qualité, Philibert Capitaine Puceau a souffert d'une certaine incompréhension de la part du public. Pourtant assez bien distribué, le film n'a pas réussi à trouver son public ( 58 000  entrées environ ). Ce qui est réellement regrettable pour une production ambitieuse, drôle et assez rafraîchissante. Mais il n'en est rien mes chers compagnons , enfilez vos plus belles tenues et aiguisez vos épées, la chasse aux mauvaises comédies françaises est ouverte !


C'est pour qui ?

Pour tous les amateurs de capes et d'épée
Pour tous les fans du génialissime Alexandre Astier
Pour les fans de Groland
Pour les amateurs d'amitiés viriles et de collants moulants
et c'est certainement pas pour les puceaux ...



Galerie photos :







Chanson du film : 





samedi 22 mars 2014

Electroma (2006)



Dans un monde où l'être humain a laissé place à des humanoïdes aux casques dorés, deux robots partent en quête d'humanité à travers le désert. A la recherche d'une autre forme d'existence, les deux êtres croient trouver en la pose d'une visage humain le commencement d'une nouvelle vie.....

Questionner. Tel peut être le verbe résumant à lui seul la carrière du groupe d'électro le plus talentueux. La musique des Daft Punk est à l'image du film. Chaque album du groupe français est un questionnement sur la musique et son adaptation à l'électro. Le travail notamment autour du Disco de Random Access Memories en est un parfait témoignage...

Mais trêve de bavardage, Daft Punk, qui réalise un film ça donne quoi ? 

 Il est ici tout d'abord à souligner la démarche de la réalisation d'un tel projet. Le groupe français prends le cinéma pour ce qu'il est à la base, un art. Et ce n'est pas à l'heure des superproductions sponsorisées par Coca-Cola ou Hollywood Chewing-gum  qu'on s'en plaindra. Il y a un pur esprit indé qui saupoudre le film. Les deux réalisateurs font une oeuvre pour rendre hommage au cinéma mais également pour se faire plaisir à travers un sujet qui les concerne, en l’occurrence l'avatar robotique. Il aurait été cependant facile pour le groupe de surfer sur sa popularité afin de rendre un produit commercial bâclé, il n'en est rien. 

La mise en scène est épurée au maximum. Aucun dialogue, des plans séquences plongés dans le silence, des paysages superbement survolés pendant de longues minutes, un rythme lent... Voila les ingrédients qui font de cette réalisation une oeuvre à part. Chaque plan est travaillé au maximum, bien évidemment, on tombe ici dans le contemplatif et on ne se laisse pas aller au jeu facile de l'action esthétisée. Ça peut dérouter le spectateur se trouvant devant une oeuvre aux antipodes de ce qu'il connait. Et encore une fois la démarche est à saluer. Le rendu est esthétique, certes lourd et pesant, mais certains plans frôlent pour moi l'excellence et ils ne font que soutenir le propos du film.

Electroma se veut comme un véritable plaidoyer à l'humanité. Par le biais d'une société de robots portant tous les mêmes casques, les réalisateurs questionnent la notion de normalité dans notre société actuelle. Sommes nous tous en fin de compte que des machines asservies et obéissant à un rythme de vie  abrutissant ? De la normalité, Electroma questionne également sur l'anormalité et de sa perception par la société. On peut voir dès que ces deux êtres partent en quête d'humanité par la pose d'un "masque" humain ( voir deux robots avec des têtes de Dan Akroyd et John Turturro a de quoi choquer certes...), la société normalisée les rejette et exclue ce qui est différent... Alors oui le propos est assez simpliste, mais se servir du concept de robot, procédé certes peu novateur, est une chose intelligente faisant clairement passer le message. 

D'autant plus que par la force de la mise en scène et de la bande son, les Daft Punk réussissent à humaniser ce qui n'est, à la base, que froid et sans expression. Contrairement aux autres protagonistes du film, les deux robots font passer des émotions, comme si cette quête d'humanité commençait à les dissocier et à les rendre plus humains dans le film, mais également aux yeux des spectateurs.

Enfin un petit mot sur la bande sonore. Evidemment on pouvait se demander si le groupe allait parsemer de sa french touch leur première réalisation. Et bien à la surprise générale il n'en est rien. Haydn, Allegri, Tellier, Mayfield... ils sont tous là sauf les Daft Punk et je pense que ceci est un bon argument pour tordre le coup aux critiques sur une possible démarche égocentrique des deux musiciens. Le film est un hommage au cinéma et non un clip promotionnel d'une heure où l'on enchaîne les mixs et compositions originales. La démarche est judicieuse et renforce justement l'aspect purement cinématographique d'Electroma.

Le film risque d'en dérouter plus d'un. Electroma est conceptuel, il dérange clairement, autant sur la forme que sur le fond. Alors oui, on peut encore dire ( comme je le fais souvent ) " oui mais c'est encore un truc pour les bobos de la capitale qui veulent se palucher en se la jouant exception culturelle". Et bien personnellement je ne dirais pas la même chose.

 Bien évidemment je ne conseillerais pas le film au grand public en disant qu'ils vont se régaler pendant une heure, mais l'oeuvre peut se laisser savourer si l'on possède quelques clés pour la déverrouiller et la laisser parler. Ma clé a été la musique des Daft Punk. Comme évoqué en début de chronique, le film est à l'image de la production musicale du groupe, une composition artistique avec une esthétique soignée qui bouscule les codes établis. Je m'attendais à une oeuvre différente et je n'ai pas été déçu.

Alors oui on peut reprocher plein de choses à l'oeuvre. Egotrip au rythme lent, absence de dialogues, histoire sans grand intérêt... Pourtant Electroma doit se laisser apprécier comme une oeuvre à part entière, un film qui questionne, bouscule et dérange les robots que nous sommes après tout...

C'est pour qui ? 

Pour les fans de Daft Punk évidemment
Pour les amateurs de réelles expériences cinématographiques
Pour les fétichistes des casques de motards
Pour les taiseux
et c'est pas pour les fans de Martin Garrix...

Galerie photos : 










Le film :







lundi 10 mars 2014

Appelez le Bruno ou quand Bruce Willis devient chanteur...




Récemment je vous ai déjà évoqué le passé quelque peu oublié de Mark Wahlberg. Ce dernier sévissait en tête des charts américains sous le nom de Marky Mark : une idole de Hip-Hop bodybuildée se trémoussant sur une musique groove et franchement pas dégueulasse... Cette vie passée est quelque peu facile à déterrer étant donné le succès de l'album à cette époque. Mais il est une autre vedette d'Hollywood qui s'est essayée dans la chanson. Et à croire qu'avoir des muscles donne de la voix, c'est notre ami Bruce Willis qui s'y est collé d'une façon plus confidentielle.

Effectivement à ses débuts et peu après le carton du premier Die Hard au Box Office, l'acteur décide de profiter de ce succès pour pousser la chansonnette. En 1987 il est sollicité par la Motown et devient, par la même, le premier chanteur blanc sous le fameux label ayant révélé toutes les plus grands interprètes afro-américains tel qu'un certain Michael Jackson qui a mené une honnête petite carrière ( c'est du sarcasme...).

Le premier album, " Return of Bruno " remporte un petit succès d'estime qui va vite s'estomper lors de la sortie du 2ème opus en 1989 " If it don't kill you, it just makes you stonger " qui fait un petit bide et qui met un terme à une brève carrière. A mal ? A vous de juger... il est vrai que voir Bruce se dandiner entre deux billards dans une ambiance eighties ca pique un peu la rétine...

Comme toute belle histoire on se quitte en chanson, Yeepee-Kai bande de cons !






ps : Bien évidemment merci à l'équipe de Crossed pour m'avoir fait découvrir cette petite perle...



vendredi 7 mars 2014

Voisins du troisième type (2012)







Gérant de supermarché, Evan fait tout pour rendre la ville de Glenview la plus agréable à vivre: création du club de marathon, cours d'espagnol pour personnes âgées. Cependant, le bon samaritain se sent profondément seul. Aucun véritable ami à part le surveillant mexicain de son établissement. Quand ce dernier est sauvagement assassiné, Evan décide de se lancer dans la lutte contre le crime en créant un clan de surveillance du voisinage. Formant une parfaite équipe de bras cassés, les 4 hommes vont découvrir que le mal qui s'abat sur Glenview n'est pas forcément celui que l'on pense...

Voisins du troisième type, The watch en anglais, avait tout pour plaire dès le départ. Un casting séduisant composé de trois fleurons de "l'humour à l'américaine" ( Ben Stiller, Jonah Hill, Vince Vaughn), un sujet pour le moins attirant ( mix d'humour et de science-fiction ) et un réalisateur de la très appréciée Saturday Night Live (Akiva Schaffer). Oui...mais... si...pourquoi pas....peut-être...

Le premier problème du film est le ton qu'il adopte. On se retrouve encore ici sur les sentiers battus de l'humour au ras de la ficelle du slip sale de monsieur... Tout pue ici la vulgarité complètement assumée. Pas aussi " trash '' que les grosses comédies parodiques du style Superhero Movie  ou Spartatouille mais Voisins du troisième type s'inscrit malheureusement dans ce sillon maintes fois usité. Bien que je ne conspue pas le public qui aime ça, il est quand même malheureux  de bâcler un scénario qui parait intéressant pour en faire un film vulgos' à tous les étages...

Cela est d'ailleurs parfaitement représenté par un Vince Vaugh cabotinant comme jamais et qui doit bien sortir de sa bouche autant de '' putains '' qu'il n'y en a sur le port d'Amsterdam. Les mêmes clés, les mêmes grosses ficelles, rien de bien innovant, mais bon après tout on peut essayer de se convaincre en se disant '' oui  tu dis ça mais tu as bien rigolé devant Scary Movie ''... Cependant il est à noter que ce qui faisait  la force de Scary Movie c'étaient ses clins d’œils bien pensés et son aspect parodique assumé. Ici le film ne trouve jamais le ton juste et s'embourbe dans une espèce de comédie prémâchée et bâclée... Regardez la manière dont ils tuent les aliens et vous comprendrez mon propos.

De plus, le rythme du film est en dents de scies. Que c'est long à démarrer.... Il faut bien attendre trois bons quarts d'heures pour enfin apercevoir un bout de dents de monstres ou même une évocation d'une possible vie extraterrestre. La réalisation prend son temps et, encore une fois, pose un cadre lourdingue et évitable à l'histoire. Le tempo de Voisins du troisième type est inégal et s’emmêle les pinceaux dans des histoires parallèles vraiment inutiles et inintéressantes... Apprendre que Ben Stiller a des problèmes de fertilité lors d'une chasse au tueur est vraiment dispensable. Vince Vaughn qui veut sauver sa fille de son dépucelage aussi... Cela n'apporte vraiment rien à l'intrigue à part un peu plus de scènes racoleuses et mal senties...

Bien que le qualificatif  '' gras '' peut s'appliquer à l'humour du film, il peut également s'appliquer au jeu d'acteur. Tout le monde cabotine ici joyeusement et on a souvent l'impression de voir des potes filmer leur dernière beuverie commune. La seule petite surprise du film tient au rôle de Richard Ayoade, c'est la seule petit note rafraîchissante... On va dire en gros que c'est le moins lourdingue de la bande... Bon ok son fantasme c'est de se faire plaisir au contact d'une bouche asiatique de préférence féminine mais après tout , au niveau du film ça passe comme une lettre à la porte.

Les gags du film sont globalement attendus et lourds. C'est amusant quelquefois, c'est gavant souvent. Pour finir on se trouve avec  un film qui aurait vraiment pu être une bonne comédie et qui aurait également pu être une petite parodie sympathique de films de science-fiction. Malheureusement, tout s'emmêle dans une réalisation plate, un ton vulgaire et un scénario inintéressant et attendu. Malgré quelques sourires, le film sera vite oubliée et l'homme s’attellera à la découverte de nos vraies voisins du troisième type : les femmes !

C'est pour qui ? 

Pour les amateurs de comédies bien lourdingues
Pour ceux qui veulent découvrir un acteur/réalisateur assez talentueux (Richard Ayoade)
Pour ceux qui ne rigolent pas devant The world's end
Pour ceux qui aiment le saturday night live...ou pas...
et c'est certainement pas pour les fans de SF...

Galerie photos : 







Extraits du film :