samedi 12 janvier 2013

District 9 ( 2009 )





En plein cœur de Johannesburg, le district 9 est source de conflit. Bidonville dortoir, il sert depuis 28 ans à parquer une colonie extraterrestre descendue sur terre. Les rapports entre les humains et leurs hôtes se délitent progressivement et la situation est en voie de non-retour. Pour apaiser les tensions, le MNU, organisme privé gérant inhumainement l'endroit, décide de déporter les aliens vers un autre lieu. Sur le terrain, Wikus van der Merwe, agent zélé en charge de la délocalisation, s'asperge malencontreusement le visage avec une capsule. L'objet détient cependant le secret du fonctionnement de l'armement alien tant convoité : de l'adn extraterrestre. Voyant son corps se transformer et son organisme se modifier, le chasseur devient désormais la proie d'une organisation avide de percer un secret pouvant rapporter gros. Face à cette traque sans relâche, un seul lieu ou se cacher : le district 9. Il va devoir se faire accepter par une peuplade qu'il a toujours renié afin de trouver une solution à sa mutation.

Peut-on rêver meilleure premier film pour un tout jeune réalisateur avec un parrain d'exception ? C'est ce qui est arrivé à Neil Blomkamp, petit protégé de Peter Jackson. A la manière d'un père protecteur, le réalisateur néo-zelandais a donné carte blanche à son poulain pour réaliser un des meilleurs films de science-fiction de ces dernières années. Car il faut reconnaitre que pour une première réalisation, c'est véritablement un coup d'éclat avec un budget infime comparé aux grosses productions américaines ( 30 millions de dollars ).

Le film tient sa principale force de son scénario pour le moins atypique et terriblement accrocheur. District 9 décide de transformer une oeuvre de sf en véritable plaidoyer social. Les aliens servent clairement ici à dénoncer la ségrégation et le racisme. Le spectateur peut plus facilement s'identifier à une situation dont il a une connaissance poussée. Exit les méchants aliens venus détruire la terre et les petites créatures toutes mignonnes pour enfants, Neil Blomkamp pose ici un cadre terriblement réaliste en s'appuyant sur un contexte social connu, de près ou de loin, par tous. L'idée est réellement maline et permet à la réalisation d'innover dans un monde de science-fiction clairement sclérosé depuis plusieurs années.

L'ambiance du film est sombre, dure. L'aspect quelque peu documentaire de la réalisation ( à savoir que le réalisateur a inclut plusieurs extraits provenant de Reuters ou d'autres agences de presse ) accentue et rend crédible la mise en situation. Le public peut plus facilement se poser la fameuse question : '' et si ca nous arrivait réellement ? '', ce qui n'est pas négligeable tant les pitchs des grosses productions deviennent de plus en plus abracadabrantesques. Entre guerre des gangs , trafics en tous genre, le spectateur est plongé dans une univers affreusement réaliste. Le fait que les aliens soient devenus accros à la nourriture pour chat apporte d'ailleurs une petite note amusante autour d'un objet du quotidien.

N'ayant pas un budget extensible, le cinéaste s'est basé sur un casting principalement sud-africain, bien lui en a pris. Le film repose essentiellement sur la performance d'acteur de Sharlto Copley. Inconnu au bataillon, il passe du registre du parfait abruti zélé à un homme seul, traqué et faisant face à une mutation. Dans les deux cas, l'acteur excelle  et s'est d'ailleurs rapidement fait repéré. 6 mois plus tard, nous le retrouvions au cœur de  L'agence tous risques de Joe Carnahan.

Les effets spéciaux sont quand à eux parfaitement réalisés tous comme la modélisation des extraterrestres en espèce de monstre-crustacé parfaitement mis en vie et adoptant des postures humaines terriblement troublantes. Le budget limité a eut la bonne influence d'éviter la surenchère d'effets visuels abusifs qui aurait certainement détourné le propos initial du film.

District 9 est bien la preuve qu'on faire de l'excellent avec peu. Pour sa première réalisation hollywoodienne, Fantômes contre fantômes, Peter Jackson reçu 30 millions de dollars de Robert Zemeckis afin de tourner son film. Le baton de témoin est passé, la démarche est la même et elle a permis dans les deux cas de découvrir deux cinéastes prestigieux qui ont apporté un réel petit vent de fraicheur dans le monde un peu trop sérieux du cinéma américain, comme parqué dans un district 9...

C'est pour qui ? 

Pour tous ceux qui ont toujours rêvé de manier un robot
Pour ceux qui veulent un alien comme animal de compagnie
Pour tous les fans de SF
Pour ceux qui en ont marre des éternelles rediffusions d'E.T
et c'est certainement pas pour les amateurs de Sheba.

Galerie photos : 








Extraits du film :











Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire