mardi 1 janvier 2013

Cloverfield ( 2008 )




New-York: avant son départ pour le Japon , les amis de Rob lui ont organisé une petite fête surprise. Tous ses amis sont là et l'ambiance est au beau fixe. Un ami de Rob, Hub, filme la soirée. Soudainement, l'immeuble tremble et des bruits sourds se font entendre. Une étrange présence plonge la ville dans un chaos sans nom. Les amis et participants de la soirée se dispersent et se trouvent devant le fait accompli : un monstre extraterrestre gigantesque a envahi la grande pomme. Malgré le chaos, Rob n'a qu'une obsession, retrouver sa petite amie Beth se trouvant dans son appartement à l'autre bout de la ville. Pendant ce temps là, Hub ne cesse pas de filmer...

Le pitch de départ est alléchant et on s'attend à une vraie révolution dans le domaine du film de monstre. Ce qui permettait d'avancer cette idée était le point de vue adopté pour mettre en scène l'histoire. En effet, Matt Reeves a voulu mettre le spectateur à la place d'un citoyen ordinaire victime d'une telle catastrophe, ce qu'il a trouvé astucieusement en faisant filmer la quasi intégralité du film (qui comporte deux trois petits flashbacks sur l'histoire d'amour, peu intéressante , entre le héros principal et sa petite amie) par un protagoniste de la soirée. L'idée de départ est innovante et plutôt réussi il faut le dire sur l'ensemble de la réalisation. On se met concrètement dans la peau du personnage , comme si nous vivions l'instant. Cette option est bien exploitée et donne vie à de véritables petites crises d'angoisse chez le spectateur (la scène du métro est particulièrement réussie de ce point de vue là).

Cette idée est idéalement complémentée par des effets spéciaux assez réussis. Les bêtes sont bien réalisées, on les voit assez peu durant le film, ce qui évite une certaine redondance.  Cela permet d'accentuer la crédibilité du propos. Évidemment on retrouve la '' patte '' de J.J Abrams à la production dans un genre de réalisation qui correspond totalement à son univers.

Le choix de cette narration est pertinent et l'effet réussi, le fait qu'on ne sache pas, par ailleurs, d’où vient cette créature monstrueuse  renforce un peu cette idée de surprise et permet de se mettre concrètement dans la peau du personnage. A première vue tout va bien et le film était concrètement parti pour me séduire, mais il y a une petite chose qui m'a quelque peu fait réviser mon changement. Cloverfield est en effet bourré de clichés plus gros les uns que les autres.

Si on enlève le pitch monstrueux du film, on pourrait presque croire à un film à l'eau de rose, pseudo-comique, pour teenagers. Ce qui m'a fortement agacé au courant de ce film est l'histoire d'amour entre le '' héros '' et sa compagne. Bien que cette idée permette au personnage de traverser la ville pour la retrouver, il y a une sorte de cliché dans l'histoire. Sans dévoiler toute l'intrigue du film, certaines scènes portant sur cette partie sont franchement loupées et l'on recouvre un film fantastique d'un miel sirupeux et bien indigeste. Mais ce choix est encore symptomatique d'un cinéma américain qui ne cesse de nous coller une pseudo histoire d'amour dans chaque production. Bien que cela soit parfois franchement réussi ( Forrest Gump en est certainement le plus bel exemple) , bien trop souvent cela vient plomber le propos, comme c'est le cas dans Cloverfield.

Rajouté à cela des personnages assez caricaturaux portés par des acteurs pas toujours convaincants ( le pote bonne patte mais un peu benêt, la petite amie fuyante, le frère rebelle avec qui on a une relation difficile, etc) qui viennent encore renforcer cette idée de clichés dans une réalisation pourtant prometteuse et globalement réussie. Cloverfield n'a pas su relier de façon intelligente l'histoire gigantesque de cette attaque extra-terrestre et l'intimité des personnages principaux, trop plombée par quelques idées mal senties. La fin en est un bel exemple.

Cloverfield, c'est l'histoire d'un film qui fait psschhhtttt, l'histoire du bon vieux soufflé qui se dégonfle, l'histoire du film qu'on veut encourager pour son audace... mais non. C'est bien dommage étant donné le fourmillement de bonnes idées qui viennent saupoudrer la réalisation, malgrès tout plombée de gros clichés assez mal dosés. On pourra me dire que j'abuse avec cette idée de cliché , mais un Cloverfield 2 est apparemment envisagé, alors bon ...

C'est pour qui ? 

Pour ceux qui veulent voir une grosse bébête bien moche
Pour ceux qui sont de corvée de caméra au mariage de leur beau-frère 
Pour ceux qui sont amateurs de divertissements faciles
Pour ceux qui louent un culte à J.J Abrams
et c'est certainement pas pour les fans de Godzilla

Galerie photos: 







Extraits du film :

 






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