Comme vous l'avez compris, la vague nostalgique m'a envahie de toutes parts. C'est la raison principale pour laquelle j'ai repris en mains ce blog. Et profitant de ce mouvement d'humeur , je me suis replongé avec grand bonheur dans ce qui faisait le sel de mon enfance et des années 90 : le club Dorothée. Alors disons le tout de suite, j'étais pas un gros suiveur de l'émission, préférant les minikeums, plus intelligent, mieux écrit et moins tarte à la crème que la bande de TF1. Mais même si je n'étais pas très assidu, il y a bien un manga qui m'est resté en tête, c'est Nicky Larson (hasard ?).
Voilà donc une transition toute fraîche pour me mettre à parler du film de Philippe Lacheau sorti en 2019 et adapté du manga culte de Tsukasa Hojo. De Lacheau je ne connaissais pas grand chose, à part son film baby-sitter vu au cinéma et que j'avais vraiment bien apprécié. Le reste est pour moi demeuré confidentiel et s'en est limité aux critiques externes, qui étaient plus que partagées ... Ce que par contre, j'ai moins compris, c'est comment un type faisant des films potaches, mais bien inoffensifs ( excepté le film '' Epouse moi mon pote '' qui a soulevé des débats sur l'homosexualité , qui lui n'est pas réalisé par Lacheau ) a pu autant se faire défoncer des le premier teaser sorti. J'avais jamais vu un tel déversement de haine de fans, s'appropriant une oeuvre et hurlant au viol de leur manga culte. Bien que le deuxième trailer a calmé quelques fans moins hargneux, le reste de la meute attendait patiemment dans l'ombre pour se décharger de la bave qui leur restait aux lèvres.
Et puis... les premiers avis sont tombés. Et si le film n'était au final pas si atroce qu'annoncé par les fans ? Captain Popcorn, Jdg, le chef otaku et autres ... Tous saluant le travail de la bande à fifi et ayant apprécié le film, certes à des degrés différents , mais tout de même... Les retours du public s'avérant, dans la très grande majorité, très positifs ... Et si on avait pas jugé un peu vite ? Dans ce sens, Philippe Lacheau a eu le mérite de ne pas céder aux critiques les plus hargneuses et a tenu bon en soutenant que la meilleure réponse à apporter à la grogne était le film en lui même.
Justement que dire du film ? Tout d'abord, n'ayant pas lu le manga , je ne me lancerais pas dans des comparaisons boiteuses entre l'oeuvre originelle et le travail de Lacheau. Je m'attarderais vraiment à une critique purement liée à ce que j'ai vu, et franchement, bah c'était un très bon moment... Il n'y avait effectivement pas péril en la demeure et le résultat final est plus qu'appréciable.
On a droit à un film d'un mec qui sait de quoi il parle et qui ne se lance pas dans une adaptation lambda. On sent l'amour de Lacheau pour l'oeuvre d'Hojo et le film transpire d'une bienveillance dans le traitement du personnage. C'est d'ailleurs, à mes yeux , la plus grande réussite du film, le traitement de Nicky Larson et sa relation avec Laura, jouée par Elodie Fontan que je ne connaissais absolument pas et qui a parfaitement réussi à adopter un personnage bien plus complexe qu'il n'y parait, entre crises de nerfs et corde sensible.
Une corde sensible qui lie les deux personnages principaux et dont Lacheau n'abuse pas, il y a vraiment une complicité sincère entre les deux acteurs ( qui sont en couple dans la vraie vie, ce qui aide un minimum ) et cela contrebalance très nettement avec les gags, souvent très potaches du film. Et puis, mince, Lacheau incarne vraiment très bien le personnage, il dégage même à certains moments, un petit côté badass non négligeable. L'acteur a notamment avoué avoir pris 8 kgs de muscle pour le rôle, ce qui se ressent de façon assez nette.
On pourrait dire qu'il abuse quelque peu des blagues sexistes et que le côté obsédé sexuel refait surface toutes les cinq minutes, mais de mon souvenir, le manga de base était basé sur un mec qui avait l'esprit très mal tourné. En ce sens, il n'y a pas de reproches à faire et Lacheau esssaie de coller au plus près au personnage de l'oeuvre.
Cependant, l'un des points faibles du film est également lié à cette réussite. Vu que Nicky et Laura truste le casting, le reste des acteurs apparaît comme un peu plus fade entre apparitions ratées ( Pamela Anderson qui apparemment a du mal à se remettre de sa rupture avec Rami ) et seconds rôles oubliables. On peut notamment évoquer le rôle joué par un Didier Bourdon pas très convaincant, ce qui me fait mal au coeur étant donné l'amour inconditionnel que je porte aux inconnus. Le méchant du film est, pour le coup, absolument raté et ne dégage pas une once d'antipathie étant donné que son personnage est survolé. Tarek Boudali et Julien Arruti '' font le taff '' malgré le fait que les intrigues secondaires du film ne servent pas à grand chose, à part rajouter du potache où il y en a déjà pas mal.
Bien qu'assez faciles et souvent placés en dessous de la ceinture, les gags font majoritairement mouche. Je me suis pris à rire de bon coeur à plusieurs moments. Evidemment, tout est question de sensibilité, mais il y avait un côté assez absurde et potache que j'ai vraiment trouvé maîtrisé, malgré quelques vannes assez plates, notamment celles échangées entre Bourdon et Lacheau (mon coeur saigne). Il y a également quelques idées de mise en scène assez délectables et pour le coup surprenantes qui rajoutent un petit grain de sel de bon aloi.
Autre point positif, les chorégraphies. Si j'ai avoué avoir trouvé Philippe Lacheau badass, c'est pas pour rien. L'acteur a travaillé assez assidument les chorégraphies des combats du film qui sont, vraiment réussies et assez lisibles, ce qui est assez rare dans une époque où de nombreuses scènes d'action sont coupées dans tous les sens.
Scènes d'actions lisibles et bien foutues, gags qui font rire, personnages principaux attachants ... Il y a t'il quelque chose d'autre à rajouter ? Oh que oui... Et pour le coup c'est mon petit coeur de trentenaire qui parle ... Le film a été fait par un amoureux de cette époque, un type qui approche de la quarantaine et qui a été allaité au même sein que cette génération. Le film est un vrai nid à easter eggs et toutes les références ( plus ou moins forcées ) jouent sur notre corde sensible. On ne peut pas , ne pas esquisser un sourire devant tous les clins d'oeil distillés tout au long du film. Et quand le tableau de fin se déroule, on chante, un petit pincement au coeur , le générique français de la série avec un entrain des plus insoupçonnés.
Alors oui, peut être... Peut être que le film a joué sur notre corde sensible pour nous amadouer... Peut être que Lacheau en a surjoué pour mieux nous attendrir... Mais malgré tous ses défauts, j'arrive pas à lui en vouloir. Le film n'a pas d'autres prétentions que de faire rire et rendre hommage à l'oeuvre originelle. Oui, le scénario est cousu de fil blanc et comporte quelques scènes incohérentes ( surtout la fin ). Oui quelques gags sont lourds. Oui quelques personnages sont très oubliables. Mais oui, j'ai pris un vrai plaisir à regarder Nicky Larson et le parfum de Cupidon.
J'ai ri, j'ai chanté, je me suis souvenu des beaux moments de l'enfance et de son innocence. C'est peut être ça, les bons côtés de la nostalgie ?
C'est pour qui ?
Pour les fans de Nicky Larson
Pour les nostalgiques du Club Dorothée
Pour ceux qui aiment bien l'humour potache de la bande à '' Fifi ''
Pour ceux qui veulent voir un film français qui ose un peu plus
Galerie Photos :
Extraits du film :
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