samedi 9 novembre 2013

Kick Ass 2 (2013)



3 ans après avoir nettoyé New-York du  mafieux Franck D'amico, Kick-Ass doit désormais faire face à une nouvelle menace. Arboré de plumes, d'un regard noir et d'une tenue en latex du premier effet, le motherfucker , alias Chris D'amico compte bien venger son défunt paternel. Entouré d'une bande de tueurs sanguinaires, il entend désormais prendre la place qui lui était destinée en semant la terreur dans la ville. Entouré d'une vague de nouveaux acolytes et  accompagné par une Hit Girl en pleine crise existentielle, Kick-Ass reprend du service...

Quelle ne fut pas mon impatience à l'annonce d'un deuxième volet tant le premier m'avait enthousiasmé. Cependant, certaines choses me laissaient un peu dubitatif. Tout d'abord le changement de réalisateur. Laissé sur la touche en raison de projets savoureux ( l'excellent X-men le commencement entre autres), le talentueux Matthew Vaughn laisse sa place à l'inconnu Jeff Wadlow. Dans le cadre d'une suite, un changement de réalisateur peut apparaître assez flippant. C'est comme imaginer un retour vers le futur sans Zemeckis ou un Indiana Jones sans Spielberg ( comment ça c'est lui qui a réalisé le 4 ? ). Cette angoisse peut d'ailleurs se résumer dans la perte de" l'esprit" ou du " style" du volet précédent.
Mais comme George Lucas dans Star Wars, Vaughn suit le projet de près en restant producteur. Petit motif de satisfaction donc...

Autre crainte, la venue subite de toute cette flopée de nouveaux héros ne vas t-elle pas quelque peu gâcher le tout ? Dans un film de ce style, le plaisir du spectateur est notamment relié à celui de l'apparition du héros , de son acolyte ou bien du méchant charismatique ( non je ne parle pas de Batman, quoi que...). Les nouveaux héros vont-ils pouvoir avoir une personnalité affirmée, ou bien ne servent-ils de faire-valoir ? Généralement le rassemblement de super héros fonctionne , à la seule condition que ceux-ci aient un minimum de charisme, ce qui marche d'ailleurs très bien dans Avengers.
Etant donné que dans le comics ( sans manquer de respect ) les seconds couteaux apparaissent avoir moins d'importance, on est en droit de trembler.

Le film a t-il réussi à chasser ces angoisses existentielles ? Oui.... mais non.
Même s'il n'est pas un ratage complet et qu'il laisse entrevoir des scènes efficaces, le tout retombe à plat.
Si on le prend tel qu'il est, on se retrouve devant un petit film d'action bébête pour ados ... si par contre on le compare au premier, c'est un enc.... de mouches en plein vol.

Bien que le premier film ait rencontré un succès flatteur, le deux veut aller plus loin en appliquant la logique du '' au plus j'en fais, au plus ça marche...''.

Tout d'abord, cette réalisation se veut plus trash que la première. Les scènes d'actions sont spectaculaires et jouent la surenchère dans l'hémoglobine. Là ou l'opus initial laissait entrevoir une violence stylisé, ce dernier semble totalement passer à côté en nous proposant du sang du sang et encore du sang... Certes le comics est loin de l'esprit de " mon petit poney '' mais tout de même...

Les personnages secondaires ont évidemment peu de charisme. Exceptée la bodybuildée Mother Russia et l'excellent Jim Carrey alias Colonel Stars&Stripes, tout ce petit monde apparaît bien fade en comparaison avec le premier opus. Moins charismatiques et intéressants, les seconds couteaux apparaissent clairement comme un faire valoir en vue d'un affrontement final de tous les diables...

Tout y est également plus trash dans l'humour. Bien que l'humour débile me plaise, certaines scènes veulent jouer la surenchère en voulant s'inspirer d'un esprit '' kikoolol'' à la mode en proposant quelques scènes qui sont pour moi mal senties. Voir une petite princesse bourge déféquer ( je voulais dire chier mais c'est trop vulgaire...oups) dans sa petite culotte peut être drôle si cela est suggéré et un peu fin. On demande pas comme ici qu'elle nous imite les chutes du Nirvana en nous proposant une scène grotesque...

Là où le premier volet se voulait être un film mature et abordable, Kick Ass 2 vise clairement un public adulescent rentable en parsemant son film de quelques intégrations d' sms I phoniens ( oui j'invente des mots et alors ...) dignes des plus mauvaises blagues de Kev Adams. Beaucoup de celles-ci tombent d'ailleurs à plat et on pleure devant certaines caricatures '' too much ''...

L'autre peur était également que les héros principaux n'aient pas subis le même traitement. Sur ce point de vue là on est rassurés. Le motherfucker est toujours un raté, Hit Girl toujours aussi " badass"... Agrémenté d'une apparition salutaire de Jim Carrey, le reste du casting principal se tient sans pour autant s'améliorer...

Rajouté à cela une trame scénaristique sans surprises, on obtient un film alternant le tiède... et le tiède. Sans jamais se trouver, Kick-Ass 2 oscille maladroitement entre comédie pour ados et hommage à son ainé. A force de vouloir trop en faire, Jeff Wadlow fait fondre la moelle osseuse de ce qui faisait le charme du premier volet. Sauvée par quelques moments drôles et intenses, la saga a tout de même besoin d'un sacré coup de pompe dans les fesses si elle entend distribuer une trilogie...

C'est pour qui ? 

Pour les ados qui trouvent Kev Adams tellement 2012
Pour les fans de Jim Carrey
Pour ceux qui ont la nostalgie de l'ex Urss
Pour les amateurs de soirée latex
et c'est certainement pas pour les fans du premier volet...

Galerie photos : 







Extraits du film : 




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