lundi 25 mars 2013

Speed 2 : cap sur le danger ( 1997 )




Alex et Annie passent leur vacances sur un sublime paquebot. Destination : les Caraïbes. Cependant la croisière est loin de naviguer en père peinard, un homme étrange se prétendant golfeur dispose de tout un arsenal pour faire exploser le navire et transformer la croisière s'amuse en navire de l'angoisse. Tourmenté par une demande en mariage qu'il n'arrive pas à faire aboutir, Alex décide de se lancer à la poursuite du mystérieux passager.

Un nanar est généralement un film dont il est facile de dire du mal. D'aucun dirons que cet article est facile et que critiquer une mauvaise œuvre cinématographique c'est un peu comme tirer sur une ambulance. Oui, on peut être d'accord sur ce point de vue là. Cependant, après avoir subi ce chef d'oeuvre incompris pendant plus de deux heures, il convient de relativiser et de prendre les choses avec humour, sous peine de lancer la télécommande sur la télé, de frapper votre grand-mère avec son dentier ou bien encore de brûler votre hamster en criant gloire à Satan. Étant donné que ce film inverse tous les codes de la réalisation, il convient de suivre cette logique. C'est pour cela que je pense à ceux qui veulent nous faire souffrir. A tous  les adeptes de Max Pécas, les adorateurs d'Uwe Boll et les fanatiques de Paul W.S Anderson, voici comment réaliser un nanar à la hauteur de Speed 2.

Tout d'abord pour réussir un bon nanar, il faut  faire une suite d'un film à succès. Jan de Bont a tout de même fait très fort : là ou certains attendent, par politesse, l'épisode 3 ou 4 pour massacrer une licence, le réalisateur n'a pas su attendre plus longtemps et fusille ce qui aurait pu être une trilogie à succès dès le deuxième épisode. Là où le premier Speed était nerveux et tendu porté par un convaincant Keanu Reeves
 , ce nouvel opus est lent, mal fichu, clairement inintéressant et alourdi par des clichés à la pelle.

Ensuite pour épaissir votre nanar il vous faut ce qu'on peut appeler dans le cinéma : le trio de choc. Un héros inexpressif, un méchant  machiavéliquement mal joué et une pouf' qui sert à rien à part vous taper sur les nerfs ( ou vous faire rire, c'est selon ). Comme dirait Christoph Waltz : c'est un bingo ! On touche le gros lot avec un tiercé dans l'ordre.

Tout d'abord, il convient de revenir sur la prestation famélique d'un acteur à la dérive: Jason Patric. Son jeu d'acteur se résume à quelques phrases chocs : '' Je reviens dans trois minutes '', '' Tu vas crever connard '' sont autant d' alexandrins sévèrement burnés venant ponctuer un néant artistique proche du génie. Rien à dire également sur son visage aussi inexpressif et son regard vide qui nous rendent soudainement sympathique un lapin souffrant de la myxomatose. L'acteur semble errer dans l'inconnu durant tout le film en se demandant ce qu'il fout là. Et quand bien même il essaie de mettre de l'émotion, un petit sourire charmeur par-ci, un cri de douleur par là on souffre avec lui. Dommage que ce ne soit pas pour les bonnes raisons.

N'oubliez pas, jeunes tortionnaires, pour donner de l'épaisseur à votre nanar, il vous faut un méchant bien charismatique... ou pas. Pourtant interprété par un acteur reconnu ( Willem Dafoe ) , il faut reconnaitre qu'il a laissé son jeu d'acteur au vestiaire et qu'il a clairement décidé de faire le petit fou et de s'en donner à coeur joie. Le personnage remplit toutes les conditions pour vous rendre malencontreusement sympathique un personnage sensé vous faire éprouver une profonde antipathie. Tout d'abord, un méchant a souvent de bonnes raisons pour vouloir mettre en marche un plan machiavélique ( femme morte durant la nuit de noces, expérience génétique ) mais cependant ici rien de tout ca: nous apprenons que ce personnage répondant au doux nom de Geiger a décidé de se venger car il a été licencié d'une industrie de pétrochimie ou un truc dans le style et qu'il a un cancer incurable qu'il essaie de retarder par la pose de sangsues sur le corps ... Non ce n'est pas votre fenêtre qui est ouverte, mais c'est bien dans votre cerveau qu'un courant d'air vient de se faire sentir. Evidemment ces raisons sont pour le moins fumantes et apportent au personnage une réelle crédibilité. Ce pétrochimiste raté passe pratiquement tout le film à rire comme un débile, à ponctuer le film de phrases aussi profondes que lors de votre dernier rapport sexuel et à courir dans les couloirs du bateau avec un sac à dos si bien qu'on se demande si on n'est pas tombé par hasard devant un épisode de Dora l'exploratrice.

Quand à Sandra Bullock, qui n'a jamais pu résister à un bon nanar, son jeu est également vide. Son personnage passe son temps à sortir des phrases vides de sens, à dramatiser toutes les deux secondes ( '' on va tous mûrir ''!!!!!! ) et à sourire comme une niaise  également toutes les deux secondes. Tout ceci ponctué par une voix de crécelle insupportable.

Rajouté évidemment à cela : la petite fille muette qui bizarrement se perd dans le bateau alors qu'elle aurait mieux fait de rester à côté de ses parents, le capitaine de bord porto-ricain et le fidèle acolyte black avec la voix d'Eddy Murphy et vous aurez la plus belle fine équipe jamais constituée ...

On en vient maintenant à un autre gros point fort du film : le doublage. Comment dire... celui-ci est ... hummm.... HA OUI C'EST CA... A VOMIR !!! On croirait que les doubleurs ont plié bagage avant la fin du film et qu'ils ont laissé la femme de ménage se démerder avec ce qu'il restait à faire. Aucune voix française ne correspond aux personnages ou aux situations. Sandra Bullock doublée en francais donne l'impression qu'un fou détournant un navire c'est fun, Willem Dafoe nous fait rire et Jason Patric rajoute une couche sur son inexpressivité naturelle.

Enfin pour cloturer le tout, rajoutez des scènes d'action invraisemblables et vous réussirez le cocktail parfait !
De Sandra Bullock qui ouvre les portes des cabines à la tronconneuse ( outil très répandu sur un bateau...) , de Jason Patric qui soulève un canot de sauvetage avec une corde ou bien encore d'un bateau qui coupe comme une tarte aux pommes l'ile de St Bathélémy en deux on passe par tous les états de nerfs et on hésite très souvent entre rire ou pleurer...

Vous l'aurez compris, on ne navigue pas en joyeuse compagnie à bord de ce paquebot qui aurait mieux fait de sombrer à tout jamais. Tout est lourd, cliché, mauvais... On fini par se foutre de la scène finale, mal montée qui se répète à deux reprises tant on ressort blasé par autant de nanardise assumée. A moins de prendre Speed 2 comme un ersatz de la Croisière s'amuse, il convient de fuir au plus vite sous peine d'un mal de mer sauvage et carabiné!



C'est pour qui ? 

Pour ceux à qui on a envie de faire du mal
Pour un homme avec un cerveau débranché
Pour un vrai amateur de nanar
 Pour ceux qui aiment les sangsues
et c'est certainement pas pour les fans de la croisière s'amuse !

Galerie photos:






Étant donné qu'il n'y a pratiquement pas d'extraits sur internet ( et on peut le comprendre... ) je vous propose un making-of en francais...





 




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