vendredi 9 novembre 2012

Scott pilgrim vs the world ( 2010 )


Scott Pilgrim est un ado un peu paumé entre son colocataire homosexuel aux mœurs plus que débridées, son groupe de rock  et sa vie sentimentale peu glorieuse. Jusqu'au jour ou il rencontre Ramona Flowers, joli minois surplombé d'une sublime teinture violette du meilleur effet. Scott a le déclic et décide de tout faire pour la séduire. Mission réussie, mais il y a un léger problème : Ramona est victime d'une malédiction , affligée par ces 7 ex maléfiques que son nouveau boyfriend doit vaincre afin de lever le sort. Prêt à tout pour sauver son amour, il se jette dans une suite de combats débridés et délirants.


Comme quoi il ne faut jamais se fier aux nombres d'entrées pour juger la qualité d'un film... Scott Pilgrim, c'est l'histoire d'un terrible flop commercial, un nombre infime d'entrées due à une distribution ridicule ( à peine une quarantaine de salles pour environ 20 000 entrées ) et pourtant ...

A la vue du film, on peut se douter que le nombre infime de salles accordées est certainement la seule raison de cet échec cuisant, car sur le papier le film a tout pour plaire : un casting cohérent et composé de visages connus ( Michael Cera, Jason Schwartzman, Chris Evans ...) , une histoire tirée d'une bande-dessinée canadienne originale et franchement réussie ( pour l'avoir feuilletée à maintes occasions ) et surtout un réalisateur doué  ayant prouvé sa valeur dans le domaine de la comédie ( Edgard Wright, qui se verra sous peu consacré un article sur ce blog ).

Du papier à la réalisation il n'y a qu'un pas, franchi avec talent ! Le premier point fort du film est sa réalisation. Scott Pilgrim est un très bel exemple qu'inclure l'univers pop des comics ( onomatopées en tout genre, effets spéciaux fluorescents... ) au sein d'un film et garder toute son intégrité est une chose possible. Scott Pilgrim offre des scènes d'effets spéciaux parfaitement réussies et maitrisées. Le réalisateur britannique biberonne son film à la pop-culture et réussi à ne pas abuser d'un outil pouvant être utilisé à volonté et à toutes les sauces. Chaque combat, chaque scène dispose d'un univers graphique qui lui est propre, ce qui permet au public d'être surpris à chaque instant et de ne pas tomber dans la lassitude. La réalisation est dynamique et enlevée : en ce sens on reconnait la '' patte '' d'Edgard Wright, adepte d'une mise en scène dynamique que l'on retrouve également dans ''Shaun of the Dead'' ou encore ''Hot fuzz''. La réalisation devrait également combler  les '' geeks '' de tous poils ( dont moi ...) , le générique '' universal '' détourné version 8 bits est simplement succulent ( à voir en fin d'article ) .

Évidemment le scénario ne vole pas bien haut et se montre quelque fois un peu redondant  mais que peut-on reprocher à Edgard Wright tant il arrive à tirer le meilleur du comics d'origine ?

Le film est également porté par une troupe de comédiens enjouée et prenant un pied monstre, ce qui le rend  sympathique et permet même une certaine empathie pour les personnages auxquels on fini par s'accrocher. Le plus bel exemple est celui de Michael Ceara, acteur à la carrière partagée entre comédies américaines lourdingues ( "l'an 1 des débuts difficiles", "supergrave"... ) et films indés' (Juno ...), trouvant dans Scott Pilgrim un rôle taillé sur mesure. Les autres personnages ne sont pas en reste : les personnages secondaires ont la part belle, mention spéciale à deux quasi inconnus : Ellen Wong s'imposant par sa fraicheur et sa spontanéité. Quand à Kieran Culkin ( membre de la grande fratrie qui n'a pas laissé que des bons souvenirs ...) il réussit à chiper la vedette au héros principal par son interprétation d'un homosexuel no-life à la vie sexuelle débridée.

Edgard Wright a également tenu a respecter l'origine canadienne du comics original en tournant exclusivement ses scènes au pays des caribous et en recrutant des acteurs d'origine ( Michael Ceara, Ellen Wong ...). La chose peut paraître anodine, mais l'effort de vouloir respecter au mieux l'ambiance du dessin original est à saluer à l'heure où beaucoup de licences sont massacrées ( Green Lantern en est un bel exemple ...).

Le film est également soutenu par une b.o rock à faire tressaillir tout amateur de bonnes musiques ( T.Rex, les Rolling Stones mais surtout les " Sex bomb-omb '' groupe de Scott Pilgrim ). L'univers rock correspond évidemment au mieux à l'ambiance de l'histoire originale. 

En conclusion, Scott Pilgrim est une petite pépite passée quasiment inaperçue. La chose est néanmoins réparée par la grande communauté de fans  sur le net qui le mettent en avant et c'est tant mieux ! Loin de n'être qu'un film pour ado décérébré, Edgard Wright a réussi à faire de ce personnage attachant un être à part. Il a également réussi à tirer le meilleur de cette licence et à nous livrer une petite merveille sans fioritures, simple,  biberonnée à la culture geek mais qui se laisse déguster comme une petite partie de street fighter II sur arcade.

C'est pour qui ?

Pour ceux qui ont envie de vivre une réelle expérience cinématographique
Pour les geeks 
Pour ceux qui veulent draguer en parlant de pac-man
Pour les amateurs des filles aux teintures fluos
et c'est certainement pas pour les noobs qui jouent à la wii

Galerie photos :




  

Extraits du film


                                     




Détournement " geek "



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