Il y a des choses dans la vie qui ne s'expliquent pas, mon aversion pour Tom Cruise en est une. Je ne sais pas d’où cela me vient, comme si c'était enfoui en moi depuis des années. Même son interprétation juste dans Jack Reacher n'arrivait pas encore à me convaincre ... Et pourtant, il suffit juste d'une scène pour que ce sentiment s'évapore. Je l'avais paradoxalement oubliée mais elle m'est subitement revenue en mémoire en revoyant le film. Et encore une fois, comme pour Shame, un véritable coup de foudre... J'ai bien passé 5 minutes à me dire '' Comment j'ai pu passé à côté ? ''.
Petit rappel pour rafrachir la mémoire. Max est chauffeur de taxi, la nuit tombe sur New-York quand Vincent, homme singulier , look grisonnant rentre dans la voiture. Le deal est simple : 700 dollars pour Max si il accepte d'accompagner son passager aux endroits qu'il lui indique. L'affaire est réglée, le seul problème est que Vincent est tueur à gages, il promet de laisser la vie sauve à son chauffeur si celui-ci ne dit rien. Le chauffeur se retrouve alors prisonnier malgrès lui d'un tueur froid et cynique, sans aucune échappatoire. Autant dire que sous l'oeil bienveillant de Michael Mann, le film est une sorte de road-movie prenant et fascinant au coeur de la nuit américaine.
" T'aimes le jazz ? '' , c'est par cette phrase que s'ouvre la scène où le mystérieux Vincent offre une '' pause '' à sa victime d'un soir... Comment introduire une scène de meilleure façon ? L'instant se déguste comme un morceau de jazz. Comme les vibrations des instruments, on sent la fièvre monter dans une atmosphère tendue et glaciale tout en s'extasiant à chaque note jouée...
Que dire sur cette scène, elle est quasiment parfaite. Le jeu d'acteurs , la mise en scène, l'ambiance... Tom Cruise en tueur froid et implacable y est fascinant de charisme.
La mort au cinéma m'a toujours subjuguée, ce qui est le cas ici. On voit un homme livrant à cœur ouvert son amour du jazz comme si il racontait sa propre vie. Le dénouement donne à ce passage une espèce d'aspect testamentaire, comme si l'homme savait qu'il allait mourir et qu'il se livrait avant de s'endormir. On voit une personne traquée qui a comme seule échappatoire une question sur Miles Davis... Comment conclure ce duel à l'ombre des vibrations musicales de meilleure manière ? La vidéo est en anglais, mais cela n'est en rien dérangeant, tout est ici affaire de regards, d'émotions et de ... jazz !
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