L'agent Taylor et Mike Zavala sont tous deux agents de police. Au coeur des bas-fonds de Los Angeles, l'amitié, le courage et l'enfer des cartels se mêlent et forgent une fraternité qui dépasse le noir de l'uniforme.
Ouf ! Je crois que ça a été le plus ardu des résumés ( et plus court, mais ne dit-on pas que plus c'est court plus c'est bon ? ) que j'ai eu à faire sur un film visionné. Il faut dire que ce dernier, réalisé par David Ayer, est une sorte d'OVNI dans un genre qui a pourtant des codes bien établis : le film policier/action. La troisième réalisation du cinéaste américain, après Bad Times et Au bout de la nuit, est clairement un film à part qui a déstabilisé le petit pourceau amateur de courses-poursuites, de gros flingues et de répliques burnées que j'étais.
Après chaque visionnage, j'attribue du haut de mon prétentieux 1m72 ( mais ne dit on pas que plus c'est court...bon je l'ai déja faite...) , une note sur 10. Pour End of Watch, cela a été une vraie torture d'inquisition. Le film m'a laissé sceptique et ennuyé par moment. Mais d'un autre côté j'ai eu l'impression de voir quelque chose de différent.
Tout d'abord, ce qui fait l'intérêt d'End of Watch, c'est sa mise en scène.
Le personnage principal est muni d'une micro caméra durant ses interventions sur le terrain pour entretenir un journal vidéo sur la dure réalité de son métier. Par ce procédé David Ayer entend créer un lien quasi intime avec le duo parfaitement interprété par Donnie Gyllenhaal ( ou Jake Darko c'est selon ) et Michael Pena dont je ne connaissais foutrement rien avant le visionnage. Pour l'anecdote il est à rappeler que chaque scène a été filmée simultanément par quatre caméras et que deux étaient constamment harnachées sur les deux acteurs. Diantre que ça devait être lourd...
L'intention du réalisateur est clairement réussie et le spectateur a clairement l'impression d'être au coeur de l'action. Cependant cela nuit au propos cinématographique du film... j'ai clairement eut l'impression parfois de regarder un reportage en caméra embarquée sur la dure vie des flics plutôt qu'un film et c'est assez dérangeant. On ressent tout de même la volonté de David Ayer d'apporter une vision autre par ce procédé, de rendre le propos réaliste en filmant en caméra embarquée. C'est justifié, réussi et End of Watch apporte clairement quelque chose de différent.
Cependant, rajoutée à cela une prise de vue constante à la Greengrass et on obtient un mix pas toujours digeste. Je m'explique...
Pour moi une prise de vue caméra à l'épaule marche et fonctionne quand le film offre un propos nerveux laissant le spectateur sous tension. Sauf que dans End of Watch cela ne fonctionne pas tout le temps et on en vient au second propos, le scénario en lui-même.
L'histoire d'End of Watch se détache clairement des schémas narratifs classiques. Le spectateur suit la vie de deux policiers rodant dans l'un des quartiers les plus difficiles des Etats-Unis, South Central. Le choix de ce dernier est d'ailleurs justifié par la portée réaliste du film étant donné que David Ayer a passé son enfance dans ce secteur.
La trame scénaristique est très mince et veut coller, encore une fois, au plus proche de la réalité. Cela accouche d'un rythme assez bâtard et le film met du temps à trouver un tempo qui ne se laisse déguster que dans les trente dernières minutes. De plus, étant donné que l'histoire se base sur l'amitié entre les deux hommes, le cinéaste nous fait également partager leur quotidien et leur vie amoureuse. Je pense clairement que c'est une bonne idée et que ça rajoute de la crédibilité au film. Cependant, il y en pour moi trop et on se retrouve plus souvent devant un film dramatique qu'un film policier en lui-même. Pour exemple ( attention spoiler, Ouh le vilain...) les scènes entre Anna Kendrick et Jake Gyllenhaal sont clairement mal dosées et viennent rompre le rythme du film.
Toutes ces critiques négatives sont gênantes parce que je pense que malgré le fait qu'End of Watch m'ait laissé sceptique, c'est un bon film à conseiller. L'intrigue policière n'est pas si désagréable que cela, la portée réaliste est réussie, on se retrouve devant quelque chose de différent et le duo formé par les deux acteurs est impeccable. Il est d'ailleurs à noter que pour renforcer cette entente devant la caméra, le duo a suivi un entrainement policier intensif de 5 mois. Au-delà de leur complicité à l'écran les deux interprètes sont d'ailleurs devenus très proches dans la vie.
Tout comme la réalité des forces de l'ordre, End of Watch est froid et implacable. Cependant, cette force qui devait être l'intérêt principal du film se retrouve gâchée par une mise en scène maladroite et un rythme inconstant. Mais, foi d'amateur des toiles, je vous pousserais tout de même à visionner ce curieux objet filmique. Ceci, afin que toi, jeune adolescent qui lit cet article, tu comprennes que sauter d'un pont de 15 mètres de haut en criant " au nom de la loi je vous arrête '' ce n'est pas la réalité...
C'est pour qui ?
Les amateurs du talentueux Jake
Ceux qui veulent découvrir une oeuvre filmique différente
Les amateurs d'Au Nom de la loi avec l'expressif Steven Seagal
Ceux qui ont toujours rêvé de customiser leur AKA ( si vous en avez un, vous avez de sérieux problèmes...)
et c'est certainement pas pour les fans de Derrick...
Extraits :
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