Synopsis
Dans le sud des
Etats-Unis, le dentiste allemand King Schultz (Christoph Waltz) est
un chasseur de primes qui s’achète Django(James Foxx) pour l’aider
à traquer les frères Brittle, trois meurtriers. En échange,
Schultz promet la liberté à son esclave. Parrallèlement Django a
un but : retrouver Broomhilda von Shaft (Kerry Washington) qui
n’est autre que sa femme esclave achetée par le puissant et
monstrueux Calvin J. Candie (Leonardo Di Caprio)
Depuis Inglorious
Basterds, Tarantino entend revisiter à sa façon l’Histoire
avec ce western. De manière fantaisiste, il entend donner aux
dominés et opprimés le moyen de se venger. Dans sa précédente
œuvre, les juifs se vengent des nazis, ici avec Django unchained
les esclaves se déchaînent contre leurs maîtres blancs.
Tarantino a l’art de
différer la violence, de se retenir en permanence. Il tient ce
concept de l’un de ses films de chevet Rio Bravo
(H.Hawks) où des scènes très longues d’une extrême tension
permettent d’ajourner la pulsion de violence des héros. Durant les
deux premières heures de Django, la violence fait toujours irruption
après de longs dialogues.
Malgré ses critiques
envers John Ford ; Tarantino qu’il le veuille ou non est bel
et bien un réalisateur classique. Sa mise en scène est très
fluide, simple même si elle peut parfois être virtuose (ou bien un
peu tape à l’œil). Tarantino se fait plaisir en filmant des pures
scènes de western et revisiter ce genre oublié. Il convoque ici les
grands maîtres du genre comme Anthony Mann (pour la façon de filmer
les paysages), Peckinpah (pour l’utilisation de ses ralentis et
l’utilisation de la violence), Hawks (pour l’attente de
l’action), Léone et Corbucci (pour sa mise en scène,
l’utilisation du silence) afin de s’inscrire dans l’Histoire du
western en rassemblant ces références extrêmes.
Tarantino sait toucher
tous les publics. Il parvient à satisfaire tout le monde avec ses
références et ses dialogues jubilatoires taillés sur mesure pour
ses comédiens fétiches (Exceptionnels Samuel L. Jackson et
Christoph Waltz). Il a l’art du divertissement avec des scènes qui
peuvent se lire à différents degrés de lecture : exemple la
scène entre les différents membres du KKK qui vient prendre le
contre-pied du film de Griffith (‘Naissance d’une nation’),
moment totalement jouissif qui critique la bêtise des racistes de
cette époque.
Le personnage de Django
est le seul à évoluer. Il passe du statut d’esclave à homme
libre, ce qui l’oblige à changer son attitude. Il apprendra à
tirer avec un fusil, à contenir ses désirs de pulsions et de
vengeance en apprenant au contact de Shultz l’art de négocier et
de contourner les choses tout en parvenant à ses fins. Django se
cherche perpétuellement pour trouver sa nouvelle identité comme le
montre ses différentes tenues tout au long du film.
Seul bémol à ce grand
la troisième partie (même si elle est nécessaire) est un peu trop
longue. La disparition de la monteuse (Sally Menke, décédée en
2010) de ses sept précédents films se fait cruellement sentir.
Tarantino aurait gagné à ramasser un peu plus son récit, pressé
sans doute par ses producteurs (les frères Weinstein) pour voir
‘Django Unchained’ être en lice dans la course pour les Oscars
(cinq nominations), Tarantino n’a pas eu le temps nécessaire pour
effectuer sans doute un nouveau montage.
Django Enchained est un
grand western classique. On y ressent plus que jamais le plaisir de
filmer de Tarantino. L’auteur a gagné en maturité dans sa mise en
scène et prouve à ses détracteurs qu’il est bien capable de
tenir de bout en bout un personnage capable d’évoluer
psychologiquement. Comme tout grand film Django Unchained donne foi
dans le cinéma
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