Sortis d'une faille au fin fond de l'Océan, des hordes de monstres géants font régner la terreur sur les côtes pacifiques. Leurs noms : les "Kaiju". Afin de combattre ces créatures, les derniers espoirs des humains reposent sur une armée de robots gigantesques nommés les " Jaeger". Dirigé par un binôme en connexion neuronale, cette masse de fer entend défendre ce qu'il reste de l'humanité. C'est dans cet engin que Raleigh Becket, ancien pilote chevronné à la dérive excellait. Lorsqu'il est rappelé par le commandant en chef Pentercost, il doit affronter son passé pour mieux préserver le futur aux côtés de la jeune Mako qui semble elle aussi en proie à de nombreux démons...
Le visionnage de Transformers m'avait quelque peu fâché avec les films de robots. M'étant pourtant arrêté au premier opus, je ne pouvais refaire face à autant de débilité et de placements produits...
L'arrivée de Pacific Rim ne m'avait honnêtement pas provoqué un orgasme comme peut le faire un nouveau Scorsese ou Nolan...
Cependant, devant les bonnes critiques et les bandes annonces efficaces, le démon qui m'habite s'est laissé tenté à un visionnage qui s’annonçait pourtant périlleux. Le résultat n'en était que plus plaisant car Pacific Rim est clairement un blockbuster réussi.
Loin d'être décérébré, il propose tout d'abord un casting éclectique composé d'inconnus qui ne le resteront pas longtemps ( la sublime Rinko Kikuchi en tête ) et d'acteurs confirmés ( Idris Elba, Charlie Day) ou sur la pente ascendante ( Charlie Hunnam, grandement remarqué dans la série Sons of Anarchy). Le jeu d'acteurs est juste, quelque peu caricatural certes ( comment le reprocher à Ron Pearlman qui est à la base une caricature en soi...) mais le ton est précis et bien ciselé. Charlie Hunnam confirme son statut de nouveau jeune premier hollywoodien tandis qu'Idris Elba impose son charisme en toute simplicité.
En lien direct avec le jeu d'acteurs, la palette de personnages proposés est intéressante. Un duo de savants fous déjantés, un truand à la gueule cassée, le capitaine héroique, la jeune femme courageuse en proie aux doutes... Il y en a pour tous les goûts... Ce joli mélange ne saoule jamais et chaque personnage a une place précise et entière qu'il occupe pleinement.
Cependant, le film accuse quelques faiblesses, notamment au travers d'un scénario assez convenu et prévisible, saupoudré de scènes assez "clichés". Le sacrifice, l'amour, le travail sur soi sont autant de thèmes "bateaux" assez maladroitement évoqués dans le film. Cependant il est à noté qu'on a pas le droit ici à une pseudo histoire d'amour mièvre qui finit au coucher de soleil sur un décapotable ( oui je déteste Transformers et alors ?). Toutefois, le film est parsemé d'excellente idées dont la gestion des robots grâce à la connexion neuronale, ce qui permet d'apporter une touche plus humaine à ces géants métalliques.
Toutefois, la réalisation se rattrape par son univers graphique. Car, il faut le dire, une séance 3D devant Pacific Rim, c'est se prendre autant de claques dans la gueule que pendant une soirée sado-masochiste. Les effets spéciaux sont stylisés au maximum proposant des affrontements dantesques et visuellement bluffants. Tout est beau, chaque plan propose son propre univers graphique, voire même artistique. La modélisation des robots est réaliste au possible et chaque géant a son propre style.
Mec relou : Oui mais si tu te bases sur les effets spéciaux, dans ce cas tu devrais aduler Transformers.
Mec cool : Oui ( connard, dit en sourdine...) mais vois-tu il y a un monde entre proposer des effets spéciaux pour montrer qu'on a de l'argent et qu'on s'en sert pour épater la galerie et la création d'un véritable univers graphique où chaque plan est stylisé et merveilleusement mis en avant...
Il est vrai que Guillermo Del Toro a eut la bonne idée de rendre hommage aux films de monstres asiatiques en implantant le décor dans un univers illuminé de symboles fluorescents au cœur de rues étroites sentant bon le canard laqué, l'huile de massage au jasmin et les nouilles sautées... ( Comment ça c'est trop cliché ? ...).
Plus sérieusement, l'environnement asiatique apporte une touche '' différente '' et graphiquement forte se détachant d'un New-York masochiste aimant se faire buriner les buildings à coups de monstres, de robots, de super vilains ou bien encore de catastrophes naturelles... ( Roland Emmerich Facepalm !!! )
Cette patte graphique est d'ailleurs peu étonnante de la part d'un Guillermo del Toro réussissant le tour de force de proposer, à chacune de ses réalisations, un univers esthétique soigné. Il n'est d'ailleurs pas surprenant d'apprendre que le réalisateur mexicain s'est inspiré d’œuvres telles que Le colosse de Goya pour réaliser les scènes de batailles...
Enfin, au delà d'une orgasme ophtalmique, les oreilles en prennent également plein les yeux ( avant que tu dises quoi que ce soit, sache que j'assume mon humour pourri...)
Le thème principal peut être estampillé d'un label '' epic win". Il est d'ailleurs pas étonnant que ce tour de force sonore soit réalisé par Ramin Djawadi, compositeur, entre autres, de la série grandiose Le trône de fer.
Pacific Rim est un blockbuster intelligent rattrapant ses carences par un univers fouillé et bluffant. Prenez un Transformers et rajoutez lui un cerveau, vous verrez le résultat... Guillermo del Toro, dont le Labyrinthe de Pan m'avait clairement dérangé, réussit un coup, peu risqué certes, mais qu'il fallait tenté. Enfilez votre plus belle tenue de soldat bionique, mettez vous en connexion neuronale et c'est parti pour une palanquée de duels ... monstrueux...
C'est pour qui ?
Pour les amateurs de la gente féminine asiatique
Pour ceux qui veulent parler blockbuster sans se faire lyncher par leurs amis
Pour les amateurs de réalisations soignées et graphiques
Pour les sado masochistes qui veulent prendre cher
et c'est pas pour les fans de Megan Fox...
Galerie photos : L'OST labellisée '' epic '' :
Extraits du film :
De retour sur ton blog donc ? :)
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